Test de Blasphemous. Un Metroidvania macabre et ténébreux

Le test du jeu Blasphemous, édité par Team17 et développé par The Game Kitchen, a été réalisé sur PS4.

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Test de Blasphemous. Un Metroidvania macabre et ténébreux

Blasphemous

Test de Blasphemous. Un Metroidvania macabre et ténébreux

Team 17; si ce nom ne vous dit rien, vous connaissez certainement leur titre phare : Worms ! Un véritable phénomène depuis sa sortie sur Amiga en 1995. Mais déjà à l’époque, le studio de développement britannique pratiquait le grand écart façon JCVD car, de l’univers coloré et cartoonesque d’une guerre de lombrics, Team17 nous avait gratifié à la même époque, d’un Alien Breed beaucoup moins joyeux. Aujourd’hui encore, ils reproduisent cette extrême flexibilité en nous régalant d’un côté d’un Overcooked ravissant, et de l’autre, ils nous font la grâce d’un pinacle de l’horreur et de l’enfer chrétien, avec Blasphemous. Un jeu d'action-aventure sur plateforme, développé par The Game Kitchen et disponible en dématérialisé depuis le 10 septembre sur PC, PS4, Xbox One et Switch et en version boîte chez Just ror Games depuis le 20 juillet 2021. Intrigué ? Voici le test de Blasphemous réalisé sur PlayStation 4.

Puissant, viscéral, énigmatique, chargé d’histoire...

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L'histoire de Blasphemous

14/20

Autant vous le dire tout de suite, si vous avez des hauts le cœur devant le premier Castlevania, si le mot hémophile vous fait vaciller, si froisser une page d’une bible vous fait craindre pour votre salut… passez votre chemin. Rien ne vous sera épargné à Custodia, territoire autrefois harmonieux et qui se voit affligé par ce qu’on appelle ici « Le Miracle ». Si le mot semble enjôleur, la réalité qui s’y cache est une église pervertie, au dogme fait de sévices et d’humiliations, infestée de créatures infernales et où les survivants tentent désespérément de conserver le maigre bagage d’humanité qu’ils leur restent.

Blasphemous
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Dans ces terres désolées, le Pénitent est le seul personnage qui incarne encore un peu d’espoir pour rendre cette orthodoxie plus humaine. Son sacerdoce, qui sera donc VOTRE chemin de croix, sera de délivrer cette terre du mal qui la ronge. Coiffé d’un casque métallique hérissé de pointes… À l’intérieur (vous ne vous appelez pas le pénitent pour rien), vous allez devoir affronter toutes sortes de démons mythologiques, de créatures impies et de boss impitoyables.

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L’équipe de développement est espagnole. Ne soyez pas surpris de vivre une sorte d’expiation de l’histoire abjecte de l’inquisition espagnole. Le casque pointu de votre personnage ressemble à une capirote, ces chapeaux de toiles pointus ceignant les têtes de condamnés pour les humilier, puis utilisés par les flagellants, comme on peut le voir dans la terrible toile de Goya La Procession des Pénitents.

Si le jeu dispose d’un background d’une force impressionnante, renforcé par une cohérence générale de la direction artistique au gameplay, je regrette qu’il cède un peu trop facilement à la mode Dark Soulienne qui ne parle de l’histoire que de manière sibylline et parcellaire. Si dans Dark Souls cela marchait si bien… c’est parce que c’était un des premiers jeux (de mémoire) a utilisé ce système de narration. Maintenant, je trouve que cela fait un peu paresseux comme écriture, on lâche un champ lexical, une ambiance… et on laisse le joueur se débrouiller avec ça. La frontière entre génialement évocateur et laborieusement succinct est mince. Mais je placerai Blasphemous dans la deuxième catégorie puisque le joueur a trop peu d’éléments pour comprendre vraiment l’univers, un des reproches que je ferai également à Dead Cells qui joue dans la même catégorie. Mais qu’à cela ne tienne, Dark Souls lui-même a été compris par fort peu de personnes, et cela ne lui a pas empêché d’être un classique !

Blasphemous
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Blasphemous dispose d’un background d’une force impressionnante, renforcé par une cohérence générale de la direction artistique au gameplay

Game System

18/20

Ne tournons pas autour du pot, Blasphemous est un Metroidvania en 2D (comme Hollow Knight ou dans une moindre mesure The Messenger ou Dead Cells) teinté d’éléments de Dark Souls. Un peu comme Death’s Gambit, mais gonflé aux hormones de succubes.
Le genre est tellement représenté que la moindre faiblesse de gameplay rend le jeu automatiquement dispensable. Qu’en est-il ici ?

Le jeu est très réussi et très classique dans son déroulement. Vous arpentez les levels en cherchant tout ce qui traîne : artefact, nouveaux pouvoirs, et gagnez des XP en affrontant bon nombre de créatures (le bestiaire est très bien fourni, et chacune des créatures peuvent vous renvoyer Ad Patres si vous n’y prenez pas garde). Le gameplay répond très bien, frapper (avec un combo au début locker à 3 coups), sauter, glisser – l’équivalent de la roulade de Dark Souls – et parer. Il n’y a pas de blocage pour le coup, uniquement une parade qui vous obligera donc à garder vos nerfs pour avoir le bon timing, mais rassurez-vous, la fenêtre est beaucoup plus grande que dans DS. Au fur et à mesure, vous débloquerez des pouvoirs. Enfin, je veux dire des prières, que vous pourrez assigner via l’inventaire (attaque à distance, stats boostés, etc.) et qui vont pompent à chaque utilisation de la ferveur. Sans oublier l’inévitable fiole d’Estus, ou ici des fioles de sang.

Blasphemous
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Patience est le maître mot.

Ça, c’est la base. Mais vous verrez qu’il y a un très grand nombre de stuff à intégrer à votre perso et à votre arme à la manière d’un Hollow Knight, et que vous glanerez si vous fouillez convenablement chaque recoin du jeu, plus les pex qui débloqueront de nouveaux mouvements, combos... vous aurez de quoi faire !

Dark Souls like oblige, le jeu n’est pas simple. Les ennemis, dès qu’ils sont deux ou trois en même temps deviennent compliqués à terrasser, surtout si on veut rusher. La patience est le maître-mot. À chaque mort, vous reviendrez au dernier autel où vous avez prié (l’équivalent du feu de camp) et vous serez bon pour partir chercher votre âme sous peine de perdre une partie de votre ferveur. Et à la différence de Dark Souls, si vous mourrez plusieurs fois de suite sans avoir récupéré, vous devrez prendre le temps de retrouver TOUTES vos âmes perdues, et pas uniquement la dernière.

Blasphemous
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Le jeu étant en 2D, vous n’échapperez pas aux phases de plateformes, une autre forme de torture que l'œuvre de FromSoftware n’a que peu exploitée et qui se révèle délicieusement punitive ! Si le jeu est dans l’ensemble très bien codé, quelques petites morts seront nécessaires pour comprendre sur quels rebords on peut s’accrocher et sur lesquels on ne peut pas, comment descendre rapidement d’un escalier (car beaucoup de finesses de gameplay ne sont pas mentionnée ingame, et c'est à nous de les trouver par tâtonnements). On note çà et là quelques petites incohérences au niveau de la map; par exemple, le joueur se retrouve dans une salle avec devant soi un trou. Si vous regardez la map, vous verrez qu’il y a une salle en dessous. Mais si vous tombez dans le trou pour atteindre la salle du bas, vous mourrez. Cela arrive très rarement, mais c’est bien pénible quand cela arrive, surtout qu’il n’y a aucun voyage instantané; vous devrez parcourir à patte l’ensemble des salles pour aller quelque part. Et les raccourcis n’y changeront pas grand-chose, c’est bien long de devoir revenir tout en arrière pour vérifier telle ou atteindre une boutique.

S’il y a bien une chose qu’il faut reconnaître au jeu, c’est sa très grande cohérence. Chaque objet, chaque élément statistique va avoir un nom en rapport avec le thème du jeu (ferveur au lieu de mana, chapelet ou relique au lieu d’artefact…). Les lieux aussi auront des noms aussi tourmenté que votre personnage et pour lancer une partie, il ne faut pas faire nouveau jeu ou commencer, mais pèlerinage !

Graphisme

19/20

Il suffit de regarder les screens shots pour s’en convaincre, Blasphemous chie la classe !
Bien sûr, il faut aimer le morbide et le pixel art, mais si vous avez ce goût interdit pour le ténébreux, l’irrévérencieux, le macabre… alors ce jeu est fait pour vous.
La force de l’équipe de développement est d’avoir puisé leur inspiration dans le folklore local, d’où le casque qui semble être une capirote, des ennemis à tête de taureaux, des paysages asséchés comme une terre andalouse…

Blasphemous
Blasphemous

Il est assez facile de tomber dans le cliché quand on fait dans le registre enfer chrétien, il y a tant de jeux qui l’ont représenté et cela depuis les débuts du jeu vidéo (pour citer les plus récents Darksiders, Dante’s inferno, Pankiller, Agony, le jeu glauque et malsain du studio Madmind...) Mais ici, l’ambiance est crédible. Elle semble ancrée dans une terre, et pour cause l’utilisation de l’esthétisme espagnol marche à merveille et se démarque des autres productions !

Blasphemous
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Les ennemis quant à eux sont d’ignobles dévots morbides, des femmes décharnées portants d’immenses statues d’anges, des évêques armés de longues lances qui s’en servent comme banderilles, des flagellants, des colosses perdus dans d’imposantes cloches d’églises… C’est un régal sinistre pour les yeux, une merveille de design aussi bien pour le bestiaire, les décors, les boss, que l’animation !
Mention spéciale aux mises à mort soignée, avec une sorte de Fatality bonus qui se déclenche aléatoirement et qui vont vous remuer les tripes.

Bande son

18/20

Une bande-son à l’image du reste du jeu, sinistre et envoûtante. Carlos Viola a fait ressurgir des entrailles des enfers des sons de flamenko, de musique orientale, de chœurs d’églises… une merveille.

ConclusionMon avis concernant Blasphemous sur Sony Playstation 4

17/20

S’il est résolument classique dans ses fondements, mais toujours maîtrisé, c’est bien avec son jusqu’au-boutisme sacrilège teinté d’impiété toute espagnole que Blasphemous se distingue. Puissant, viscéral, énigmatique, chargé d’histoire… Blasphemous laissera à n’en pas douter sur votre mémoire de gamer de profonds stigmates !

En résumé

Les points forts Les points forts de Blasphemous

  • - Une direction artistique hallucinante
  • - Un bestiaire riche et…
  • - … des fatality qui vont avec jouissives !

Les points faibles Les points faibles de Blasphemous

  • - Narration un peu trop nébuleuse
  • - Un peu relou de parcourir toute la map à pied
  • - Une map sur laquelle on pourra mettre des notes ne serait pas de refus !

Bande annonce du jeu Blasphemous

Les points faibles Acheter Blasphemous

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