Test Heroes of Mount Dragon : un hommage explosif aux beat'em ups old school

Le test du jeu Heroes of Mount Dragon, édité par indie.io et développé par RuniQ, a été réalisé sur PC.

Sommaire

Heroes of Mount Dragon

Ah, le bon vieux temps des beat’em ups. Ces jeux où tu traversais des niveaux en ligne droite à taper tout ce qui bouge, en coop canapé, avec des sorts pétés, des coups spéciaux qui clignotent, et une narration qui confond "épique" avec "trop". Heroes of Mount Dragon, développé par RuniQ et édité par indie.io, débarque avec la ferme intention de réveiller cette fibre nostalgique, quelque part entre Guardian Heroes et un épisode oublié de Donjons & Dragons en VHS.
Au programme : dragons ancestraux, royaumes en crise, transformations spectaculaires, et surtout… baston à l’ancienne. C’est coloré, c’est plein de bonne volonté, et ça sent la passion du studio, formé par d’anciens de chez Ubisoft et Beenox qui n’avaient manifestement pas fini d’en découdre avec le genre.
Envie de distribuer des mandales magiques dans des décors de fantasy dégoulinants de lore ? Attache ta ceinture de mana, on y va. Découvrez le test de Heroes of Mount Dragon disponible depuis le 25 juin sur PC via Steam.

Heroes of Mount Dragon est un hommage sincère au genre, avec des idées fun, une direction artistique réussie, et quelques éclairs de génie dans le gameplay...

L'histoire de Heroes of Mount Dragon

Bienvenue sur le continent d’Üna, une terre aussi vaste que tourmentée, divisée en huit royaumes tous plus mal barrés les uns que les autres. Au centre trône le Mont Dragon, un volcan gigantesque enroulé d’un dragon de pierre dont personne ne connaît l’origine. Mais comme par hasard, depuis que le Dragon Céleste a disparu, tout part en vrille.
Chaque royaume a ses problèmes (conflits, monstres, rivalités ancestrales), et tous espèrent l’arrivée d’un groupe de héros capables de réveiller l’ordre ancien. Ça tombe bien : toi et ta bande êtes liés à l’âme des dragons. Et évidemment, seule une bonne dose de castagne épique permettra de rétablir l’équilibre.

On traverse les forêts hantées des elfes, les plaines infestées de gobelins, un désert bourré d’insectes géants, les gorges volcaniques des démons, et même une vallée où la magie coule comme du jus de mana frelaté. À chaque étape, des ennemis à taper, des peuples à aider, et des secrets draconiques à percer.

L’ambiance ? Un savant mélange de Donjons & Dragons sous acide et de dessin animé des années 90, avec une narration qui croit dur comme fer que tu vis la quête la plus importante depuis l’invention du feu. Et franchement, avec un peu de bonne volonté (et un mode coop), ça marche.
C’est classique. Peut-être trop. Mais c’est servi avec suffisamment d’élan et d’autodérision pour qu’on ait envie d’y croire. Comme quand tu lances ton premier d20 de la partie et que tu fais un 4, mais que ton MJ te laisse quand même frapper l'orc.

Game System

Sous ses airs de dessin animé du samedi matin, Heroes of Mount Dragon cache un vrai beat’em up old school, à mi-chemin entre le Tower of Doom de Capcom et le cultissime Guardian Heroes de la Saturn. Tu sais, ce genre de jeu où tu balances un sort de zone juste pour le plaisir de voir l’écran exploser, même s’il n’y a plus personne sur la map mais tu ne veux pas perdre ton sort avant de changer de level.

Ici, tu choisis parmi 4 héros bien distincts au début avant de compléter ta collection avec 8 personnages au total, chacun lié à une âme de dragon. Et contrairement à certains brawlers qui te refilent le même perso avec un bandeau de couleur différent, chaque personnage a son propre style de combat. Certains bastonnent à mains nues ou avec des armes au corps-à-corps, balançant des enchaînements lourds et brutaux comme un moine niveau 9 boosté aux potions. D’autres restent à distance, utilisant projectiles, sorts ou attaques à effet de zone, parfait pour le joueur planqué qui crie “je couvre l’arrière” depuis le fond de l’écran.

Chaque héros a ses combos spécifiques, que tu découvres petit à petit : frappes sautées, attaques chargées, contres, attaques de zone… Il y a même quelques enchaînements aériens si tu joues bien tes timings. Rien de très technique, mais assez varié pour que chaque joueur trouve son style. Et quand l’action chauffe, tu peux déclencher ta transformation en dragon, une capacité limitée dans le temps mais qui te rend invincible, plus rapide, et te donne accès à un super move qui remplit l’écran de feu, d’éclairs ou de magie draconique. C’est jouissif, surtout à 4, quand chacun déclenche sa métamorphose à la suite dans un chaos visuel à rendre jaloux un invocateur de Final Fantasy.

L’aspect coop est mieux foutu que dans la moyenne du genre. Il ne s’agit pas seulement de tabasser les mêmes mobs à côté de son pote : il faut vraiment réfléchir à qui fait quoi. Le tank au corps-à-corps attire les ennemis pendant que l’archère nettoie les flancs. Le mage se tient en retrait pour poser ses sorts, pendant que le soigneur (oui, y a un perso à soutien) claque ses buffs ou rez un pote tombé. C’est pas Knights In Tight Spaces, faut pas exagérer, mais pour un beat’em up, c’est plutôt rafraîchissant.

Le tout se joue sur des plans en 3D, mais attention : les attaques ne touchent que sur un plan strictement horizontal ou vertical, comme dans les bons vieux beat’em ups de l’âge d’or. Pas de gestion de la profondeur : si l’ennemi est un peu plus haut ou bas que toi sur l’écran, tes coups passent dans le vide. C’est un poil frustrant au début, surtout si tu sors de jeux plus modernes comme Dragon’s Crown, mais c’est fidèle à la tradition du genre. On sent que les développeurs ont voulu rester ancrés dans une école rétro, et c’est un choix qui divisera : hommage pour les uns, limitation désuète pour les autres.
Mais si tu t’es déjà fait une soirée pizza avec Guardian Heroes, où tu spammes des sorts sur des hordes d’ennemis en passant d’un plan à l’autre à la volée, tu reconnaîtras l’esprit. Certes, Heroes of Mount Dragon n’a pas (encore) la richesse tactique ou la folie narrative de son illustre modèle, mais il reprend ce plaisir brut du vieux beat em up.
En solo, le jeu perd un peu de sa saveur (comme une potion sans herbes rares), mais en coop, surtout à 4; c’est un vrai festin de baston. On gueule, on rigole, on rage parce qu’on s’est encore fait geler les contrôles par une malédiction débile, mais on recommence. Et c’est bien ça l’essentiel. Attention à enchainer des sessions courtes, car le jeu à tendance à tourner un peu en rond. La redondance peut vite jouer en sa défaveur.

Graphisme

Artistiquement, là, on ne peut pas chipoter. C’est beau. C’est même très beau. On a l’impression de jouer dans une version fantasy animée du Club Dorothée, avec des décors en 2D peints à la main et des effets 3D bien intégrés. L’univers déborde de couleurs, de clins d’œil, de charme, avec un ton qui mélange hommage nostalgique et modernité assumée.

Les personnages ont tous un petit quelque chose qui les rend attachants, comme s’ils étaient sortis de ta campagne de JDR. Un mage dragon à lunettes trop grandes, une guerrière badass en armure dorée, un moine dragon avec des chaînes magiques… bref, t’as de quoi caster toute une bande de héros à la Gauntlet Legends.
Mais si l’œil se régale, il finit aussi par repérer une faiblesse : la variété des décors. Oui, c’est coloré, mais passé l’effet wahou, on a un peu l’impression de tourner en boucle sur des fonds interchangeables. Le manque d’environnement marquant fait de l’ombre à cette belle direction artistique.

Bande son

La musique et le sound design, eux, savent poser l’ambiance. On alterne entre nappes épiques façon Seigneur des Anneaux dans un dessin animé et sons de coups bien sentis qui claquent comme il faut. Le narrateur donne un cachet théâtral à l’ensemble, comme un barde un peu saoul qui raconterait ta quête au coin du feu.

Là encore, tout est cohérent, bien intégré, et parfois même drôle. Les bruitages accentuent le côté cartoon de certains combats, et les petites voix off ou interjections des héros font mouche sans tomber dans le lourdingue.
Cela dit, pas de thème vraiment inoubliable. Pas de “Zone 1-1” musical qui te reste en tête comme Streets of Rage ou Final Fight. C’est propre, c’est bien fait, mais ça ne gravera pas ton âme de joueur au fer rouge.

Bande annonce du jeu Heroes of Mount Dragon

Prix en ligne

PC 22.99€

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