Test du jeu NINJA GAIDEN: Ragebound. Le retour tranchant du pixel art
Le test du jeu NINJA GAIDEN: Ragebound, édité par DotEmu et développé par The Game Kitchen, a été réalisé sur PC.


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NINJA GAIDEN: Ragebound

Dans la brume mystique du lointain Japon médiéval, deux clans se dressent : d’un côté, les fiers Hayabusa, de l’autre, les redoutables Araignée Noire. Soyez l’acier du sabre et du kunai, soyez les pourfendeurs des démons et des sorciers.
Ninja Gaiden: Ragebound, forgé dans la fureur du sabre et le glorieux pixel, est l’œuvre du studio espagnol The Game Kitchen, acclamés pour leur saga sombre Blasphemous. Ils étaient le choix parfait pour ressusciter l’essence épurée du Ninja Gaiden originel.
Aux manettes de la diffusion, le studio français Dotemu, maître des hommages rétro avec Metal Slug Tactics ou Streets of Rage 4, fait honneur à l’héritage en reprenant le flambeau. Ensemble, et avec le regard bienveillant de Team Ninja, le trio ramène la saga à ses racines pixelisées avec un souffle d’audace moderne. Je vous explique tout, en découvrant le test de NINJA GAIDEN: Ragebound, disponible depuis le 31 juillet 2025 sur PC, Xbox et PlayStation.
NINJA GAIDEN: Ragebound est une fleur de sakura en pleine tempête...
L'histoire de NINJA GAIDEN: Ragebound
Dans les brumes éternelles du village Hayabusa, c’est Kenji Mozu, jeune disciple encore frêle mais vaillant, qui enfile le masque de la légende. Son maître, le grand Ryu Hayabusa, héros aux sabres légendaires et fléau des démons, a été appelé au loin, en terres lointaines d’Amérique, référence qui parlera à ceux qui ont fait le premier Ninja Gaiden sur la NES dont l’action se déroule là bas.

Pendant ce temps, le malicieux Clan de l’Araignée Noire, ennemis ancestraux du clan Hayabusa, tels des Hatfield et McCoy des ombres, cherchent à plier les forces démoniaques à leur volonté obscure. Leur ninja à eux, Kumori, silencieuse et mortelle, s’est vue confier une tâche aussi délicate que périlleuse : enfermer le Seigneur Démon dans une dague sacrée, afin de manier son pouvoir comme on brandit un katana affûté au clair de lune.


Mais comme dans toutes bonnes légendes, le destin s’emmêle : Kumori et Kenji, jadis ennemis par sang et par clan, voient leurs âmes liées dans un pacte aussi fragile que puissant, devant s’unir pour repousser l’enfer déchaîné. Car dans ce monde, les démons ne se comptent plus, et les temps sont sombres.

Ragebound n’est pas une épopée lourde de tragédie et de trahison, mais plutôt une fable farfelue et savoureuse. Le récit ne cherche pas la profondeur insondable, mais il suffit à justifier le carnage démoniaque, et la joute verbale entre Kenji et Kumori, digne des meilleurs duels à l’épée. Kumori n’hésite pas à taquiner Kenji tandis que ce dernier ne manque jamais une occasion de pester contre l’ignominie d’une alliance avec le Clan de l’Araignée Noire. Les rancunes des générations passées pèsent lourds, et voir ces deux-là forcer la collaboration évoque autant un duel que la naissance d’un duo légendaire.

Game System
Tel un katana tranchant l’air froid du matin, Ragebound frappe fort avec un pixel art 2D éclatant et une bande-son aux accents rétro, mais au groove intemporel. Kenji et Kumori, armés de leurs lames traditionnelles, katana pour l’un, kunai pour l’autre, partagent une palette restreinte mais redoutable d’attaques, esquives et charges dévastatrices.

Dès les premières secondes du jeu, le ton est donné. Le jeu va briller par un gameplay très accessibles, très conventionnel, qui mise tout sur le rythme, le level design, l’ergonomie des contrôles. Pas de combos interminables à apprendre. Sauter, taper, dasher.
L’alchimie entre les deux protagonistes est immédiate. Leurs compétences complémentaires fait toute la richesse du combat : Kenji au katana, diable du corps à corps puissant et félins, et Kumori adeptes des kunai et autres armes spéciales comme la faucille sinueuse, lancée telle une lame de vent, ou le chakram, qui boomerangue à travers la mêlée pour faucher ennemis et obstacles avec la grâce d’un ninja dans la nuit. Ces techniques puisent dans l’énergie du ki, que le joueur doit jauger finement, taper sauvagement n’est pas une option, il faut savoir attendre le moment propice, comme un assassin patient dans l’ombre.

Face à des hordes souvent nombreuses et diverses, rapides comme dans Shinobi, furtives comme dans Sekiro, ou blindées comme dans Dark Souls, la tension monte. Heureusement, le système d’Hypercharge vient pimenter l’action : en terrassant des ennemis auréolés de lumière mystique (ou en chargeant son énergie au prix de quelques points de vie), la prochaine attaque élimine instantanément ses cibles. Cette mécanique incite à la réflexion, ajout bienvenu dans un jeu qui vous oblige donc à temporiser, à observer, à anticiper. Si un monstre énorme caché derrière un bouclier vous bloque la route, un petit monstre ne devrait pas tarder à apparaitre pour venir mourir sous vos coups et vous offrir cette fameuse hypercharge.

Mais attention, Hypercharge rime avec finesse : chaque aura réclame une arme spécifique (katana bleu ou kunai violet) à manier avec précision, sinon gare à la dépense inutile ! Cette subtilité ajoute une couche de pierre-feuille-ciseau. Toute la beauté du level et du gamedesign fait que l’arrivée des monstres peut vous permettre si vous avez le coup d’œil et le coup de patte, à avancer en toute fluidité à travers la map, comme un cours d’eau sans halte qui prend appui sur tous les éléments disponibles.
La vedette du gameplay, c’est sans conteste le Guillotine Boost : une technique de rebond d’une agilité féline qui permet de sauter sur presque tout, ennemis, projectiles, boss, feux follets, et d’enchaîner des combos aériens dignes des plus grands ninjas. Ce système, déjà glorifié dans The Messenger(qui lui-même est un hommage vibrant à Ninja Gaiden et Shinobi), transforme chaque combat et plateforme en ballet acrobatique. Maîtriser ce rebond, c’est dompter l’essence même de l’art ninja, où chaque saut peut décider de la vie ou de la mort.

Les boss, tels des seigneurs démoniaques sortis des légendes, défient votre bravoure : Rhyvashi, l’insecte-tempête, et Deikrag, incarnation de la puissance brute, testent votre maîtrise et votre sang-froid. Quelques affrontements se répètent, mais comme dans une bonne saga samurai, chaque retour possède sa variation et son intensité.

Mais NINJA GAIDEN: Ragebound ne se limite pas à couper du démon à tout va : les niveaux regorgent de secrets et d’objets précieux, à l’image des Scarabées d’Or ou Crânes de Cristal, qui nourrissent l’esprit explorateur, et qui vous obligeront sans doute à recommencer certains levels si vous souhaitez tous les récupérer.

Les Autels Démoniaques offrent un clin d’œil à l’outre-monde : Kumori peut séparer son âme de Kenji pour arpenter des lieux inaccessibles, continuant à décocher ses kunai à distance. Un défi en soi, car elle doit maintenir une énergie fragile, au risque de retourner à la réalité et recommencer l’exploration. Ce gameplay tranche avec les combats, apportant une respiration et un challenge différent, un peu comme les phases de méditation dans Nioh.

Enfin, l’esprit de Ninja Gaiden souffle sur la rejouabilité : chaque niveau peut être revisité pour affiner ses temps, accumuler les combos, ou relever des défis spécifiques, des épreuves dignes d’un tournoi de samurais sous la pleine lune. Des talismans mystérieux, achetables à la boutique de Muramasa, offrent bonus et challenges, invitant le joueur à se dépasser, parfois au prix de grands risques. Le mode difficile, à débloquer après la campagne, est le dernier rempart des guerriers les plus aguerris.

Graphisme
Tel un rouleau de d’estampe japonaise animé, Ragebound déploie un pixel art 2D à couper le souffle, mêlant finesse millimétrée et mouvement fluide. Les protagonistes, du jeune Kenji au mystérieux Kumori, respirent l’âme du ninja, tandis que leurs ennemis arborent des traits expressifs, entre horreur démoniaque et esthétisme traditionnel.

Les décors évoquent les forêts brumeuses, les sanctuaires oubliés et les villages paisibles secoués par l’enfer. Chaque boss, imposant et stylisé, s’inscrit parfaitement dans ce théâtre d’ombres et de sabres, rappelant les créatures monstrueuses de Onimusha ou les Yokai sous une lumière plus grave et épique.
Les effets visuels, éclats de lames, éclairs d’énergie, explosions de ki, renforcent l’immersion et font vibrer chaque combat d’une énergie vibrante et respectueuse des traditions visuelles nippones.
Bande son
La bande-son de Ragebound pulse avec l’intensité d’un taiko battant la mesure d’une bataille épique. Elle emprunte aux hymnes rétro des jeux d’action 2D, mais injecte une dose de modernité qui en fait un véritable festin pour les oreilles.
Les riffs, parfois brûlants comme un feu de camp dans la nuit, parfois plus subtils comme une flûte shakuhachi annonçant le danger, accompagnent avec brio les fracas des combats. Le claquement du katana, le sifflement du kunai, le grondement des démons : chaque son est ciselé, digne des légendes japonaises du jeux vidéo. Enfin un jeu avec une vraie identité sonores.
Mon avis concernant NINJA GAIDEN: Ragebound sur PC
Ragebound est une fleur de sakura en pleine tempête : un spectacle visuel radieux, une action fluide et rythmée qui claque comme la lame d’un katana sous la lune. Le retour à la 2D, loin d’être un retour en arrière, est une renaissance, imprégnée de nostalgie mais évidente de modernité. Grâce à la maîtrise du Game Kitchen, l’omniprésence de Dotemu, et l’œil attentif de Team Ninja, le jeu brille comme une lame forgée par des maîtres samurais numériques.
Que tu sois un disciple de l’arène arcade ou un ronin en quête de défis, Ragebound te tend la main : à toi de saisir le sabre, de bondir sur tes ennemis, et de prouver, une fois encore, que l’héritage des Hayabusa coule toujours avec fierté.