Test du jeu Achilles: Survivor. Une plongée dans l'arène mythologique
Le test du jeu Achilles: Survivor, édité par Dark Point Games et développé par Dark Point Games, a été réalisé sur PC.


Sommaire
Achilles: Survivor

Il y a des noms qui portent avec eux l’éclat du bronze et l’odeur du sang. Achille, fils de Thétis la Néréide et de Pélée, roi des Myrmidons, est de ceux-là. Dans Achilles: Survivor, Dark Point Games exhume des sables brûlants de Troie ce héros aux pieds plus vulnérables que l’orgueil d’Agamemnon, et le projette dans un champ de bataille virtuel où la cadence des coups a remplacé les vers d’Homère.
Pas de longues harangues sur les remparts, pas de duel contre Hector au soleil couchant. Ici, la guerre se condense en un flot ininterrompu de hordes mythologiques, dans un rythme effréné qui évoque davantage l’ivresse de la mêlée que la solennité des chants antiques. Êtes vous du genre à vous laissez tenter par la rage de la bataille, en laissant de côté les ruses d’Ulysse l’ingénieux ? vous trouverez des éléments de réponses avec le test de Achilles: Survivor disponible sur PC, Xbox et PlayStation depuis le 29 juillet 2025.
L'histoire de Achilles: Survivor
Le récit n’est pas l’objet du jeu, et il faut l’accepter comme on accepte que l’Odyssée saute parfois plusieurs années de voyage. Achilles: Survivor ne déroule pas un poème complet : il en prélève des éclats, quelques noms et silhouettes, comme des tessons d’amphore. Le théâtre initial est Troie, ce chaudron où s’embrasèrent dix années de guerre. Le joueur y croise plusieurs figure mythologique, humaines ou monstrueuses, comme le cycloque ou plus surprenant des araignée géante, anachronisme assumé qui rappelle qu’ici la mythologie grecque est traitée comme un vaste marché d’armes où l’on pioche librement.

Pas de cinématiques, pas de dialogues : seulement quelques blocs de texte, tel un rhapsode pressé qui griffonne l’inventaire des adversaires à venir. La trame narrative n’est qu’un linge : le véritable fil conducteur, c’est le carnage.

Game System
Le cœur du jeu bat dans un cadre que tout disciple de Vampire Survivors reconnaîtra. Une arène fermée, des attaques automatiques à cadence régulière, et l’écran qui se peuple comme un agora bondée lors des Jeux Pythiques, sauf qu’ici, chaque spectateur veut votre mort.

Chaque ennemi terrassé laisse choir un fragment d’XP, et la progression se mesure en battements frénétiques de montée de niveau.À chaque palier, trois choix :
- Renforcer ses caractéristiques
- Améliorer une arme / pouvoir existant. Tous les 5 niveaux l’arme ou le pouvoir gagne une nouvelle capacité
- Ou débloquer une nouvelle attaque.


Le système pousse à la synergie. Combiner plusieurs armes à effet de repoussement est judicieux… mais ne faite pas l’erreur de compléter cela par une compétence de courte portée qui vous force à plonger dans la mêlée. À l’inverse, un joueur statique se privera des attaques qui ne s’expriment qu’en mouvement.

L’élément distinctif du jeu n’est pas à chercher dans ses coups, mais dans ses pierres. Partout dans l’arène, comme des autels improvisés aux carrefours des champs de bataille, se trouvent des points où l’on peut ériger des bâtiments.

Ces structures offrent deux intérêts :
- Les temples sont des bonus passifs : chaque construction vous donnera un bonus sur une caractéristique en fonction du bâtiment choisi. Plus de dégâts au corps à corps, régénération d’énergie, amélioration des chances de coups critiques.
- Les fortifications offensives : de plus chaque bâtiments aura une incidence sur le champs de bataille, souvent sous forme d’attaque destiné aux hordes de créatures qui se pressent derrière vos traces. Pics de pierre jaillissant du sol, ondes de choc repoussant les ennemis, projectiles en tout genre…
Chaque bâtiment est mortellement vulnérable : les ennemis s’y acharnent, et leur destruction vous prive de leurs bienfaits. On se surprend alors à défendre ces édifices comme les Achéens protégeaient leurs navires sur la plage. L’ensemble introduit une dimension tower defense, où le positionnement et la lecture du terrain ajoute un aspect stratégique bienvenu quoique assez peu poussé.

Autre particularité : on peut jouer en mode auto-attaque classique ou en mode visée manuelle. Ce dernier rend l’action plus dynamique, mais aussi plus facile car elle permet de mieux gérer vos attaques et mieux anticiper les adversaires à abattre en priorité.
D’autant que les ennemis ne sont pas tous des silhouettes animées qui avancent vers vous, vous occasionnant des plaies au contact. Certaines tirent à distance, d’autres explosent lors du trépas… pouvoir choisir sa cible est donc un atout de taille et permet de mieux s’identifier à l’action.

Entre chaque partie, hors de l’arène, l’action se mue en un rite de dévotion : les ressources accumulées en fonction de vos performances pendant les guerres sont offertes sous forme de faveurs des dieux. Ces bénédictions divines agissent comme des améliorations permanentes : plus d’XP, plus de dégâts, bâtiments plus résistants… Chaque dépense devient une offrande, et l’on se surprend à peser la valeur d’un bonus comme on aurait jadis consulté l’oracle de Delphes.

Le panthéon jouable est vaste : Achille et Hector sont bien là, Agamemnon et d’autres figures grecques côtoient des créatures qui semblent sorties des marges des mythes : un faune, un scorpion géant, un coq… La variété ludique s’allie ici à un humour discret, presque sardonique.

Graphisme
Rares sont les survivor-like à adopter une vraie 3D. Dans Achilles: Survivor, les environnements sont détaillés, les héros reconnaissables, et les ennemis variés. Les cyclopes massifs, les scorpions chitineux, les guerriers casqués rappellent les frises en bas-relief d’un temple, animées soudainement par un souffle de vie.

Pourtant, au vu de la profusion de monstres et divinités dans le corpus mythologique, on aurait pu aller plus loin : où sont les Erinyes hurlantes, les Centaures ivres, ou encore Scylla et Charybde ? Le jeu reste sage, presque trop, là où il aurait pu verser dans le foisonnement baroque.

Bande son
Les effets sonores sont précis : chaque impact d’arme résonne comme le fracas du bronze contre le bronze ; les cris des ennemis se mêlent au tumulte, créant une toile sonore dense. La musique, énergique et guerrière, accompagne bien les combats, mais souffre d’une répétitivité qui, à la longue, émousse son pouvoir d’évocation. L’absence de dialogues ou de chants épiques narrés prive l’ensemble de cette dimension quasi religieuse qu’aurait pu apporter un chœur tragique.

Mon avis concernant Achilles: Survivor sur PC
Achilles: Survivor n’est pas l’Iliade dans son intégralité : c’est un seul chant, répété, varié, modulé, où la guerre est réduite à sa pulsation fondamentale : avancer, frapper, survivre. Ses mécaniques sont classiques, mais son atmosphère mythologique, son système de constructions et la cohérence visuelle en font un terrain de jeu où l’on revient volontiers, comme un vétéran qui ne peut quitter le fracas du combat.
On n’y trouvera pas la grandeur tragique de la mort d’Hector ni la ruse d’Ulysse devant Troie, mais on y vivra une expérience plus primaire : celle de la mêlée perpétuelle, du héros cerné qui, malgré la horde, avance toujours. Un Achille qui ne craint plus son talon, car il sait que dans cette arène, la mort n’est qu’un prétexte pour recommencer.
Je dois le confesser, j’aime les vampire survivor like, et en particulier Achilles Survivor. Il est répétitif, il n’est pas si différent de tous les autres survivor like, il ne demande pas de grande stratégie ou d’une dextérité particulière, c’est vrai. Mais malgré tout, c’est un jeu que je parcours avec beaucoup de plaisir, l’aléatoire du loot et la satisfaction de détruire des hordes d’ennemis plus importantes que l’armée de Xerxès, dans cet environnement si familier et si merveilleux à la fois… fais que je lui pardonne tous ces défauts.