Test du jeu La Quimera sur PC, un shooter viscéral et stylisé

Le test du jeu La Quimera, édité par Reburn et développé par Reburn, a été réalisé sur PC.

Couverture de l'article : Test du jeu La Quimera sur PC, un shooter viscéral et stylisé

Sommaire

Table des matières

La Quimera

Test du jeu La Quimera sur PC, un shooter viscéral et stylisé

Imaginez Predator qui aurait bouffé RoboCop, le tout recraché dans une jungle cybernétique dégoulinante d’angoisse et de néons. Ajoutez un soupçon de Drive sous testostérone, la version où Ryan Gosling écraserait des cartels latinos dans un exosquelette hurlant, et vous commencez à entrevoir ce qu'est le jeu La Quimera (La chimère en espagnol).
Derrière ce titre sibyllin se cache un first-person shooter au parfum de série B post-apocalyptique, mitonné par les anciens cuisiniers de la saga Metro. Désormais regroupés sous la nouvelle bannière Reburn qui ont développé et édité ce jeu, cette équipe ukrainienne marche seul désormais et entend trouver leur place dans le paysage. Et pour donner un peu de classe à leur chaos, ils ont même convié Nicolas Winding Refn (réalisateur de Drive, Only God Forgivesn entre autre) au scénario.
Sorti en accès anticipé le 7 mai 2025, après un petit retard réglementaire, La Quimera veut mêler narration, shoot, coopération facultative, et ambiance dystopique. Une promesse dense pour un jeu qui ne dure qu’une poignée d’heures. Est-ce un diamant brut, un prototype arty, ou juste un trip étrange qui sent bon la moiteur de VHS trop regardées ? Réponses, avec le test de La Quimera...

La Quimera assume son ADN de série B, de défouloir coopératif sans fioritures...

 

  • La Quimera

    La Quimera

  • La Quimera

    La Quimera

  • La Quimera

    La Quimera

L'histoire de La Quimera

La Quimera, c’est un peu comme se retrouver parachuté dans un épisode oublié de RoboCop remixé avec les souvenirs d’un Total Recall à petit budget. L’action se déroule à Nuevo Caracas, une ville fictive d’Amérique du Sud rongée par le chaos. Dehors, c’est l’apocalypse version Skynet : des robots partout, et pas vraiment une explication claire sur ce qui a foutu ce bazar. Dedans, c’est le Far West cybernétique, avec des corporations qui se tirent dans les pattes pendant que la population meurt de faim dans la rue.

La Quimera
La Quimera
La Quimera
La Quimera

Le joueur incarne une recrue fraîchement débarquée dans une milice privée, embarquée bien malgré elle dans une guerre de pouvoir floue entre des mégacorpos rivales. L’intrigue ne cherche pas à briller par sa subtilité ni sa cohérence, et évoque davantage une série B des années 80 qu’un pamphlet sociopolitique. On y retrouve même des exosquelettes tout droit sortis d’Aliens, façon Power Loader : un clin d’œil assumé, qui donne le ton.

La Quimera
La Quimera

Le scénario, pour ce qu’il en est, s’effiloche assez vite. On vous raconte qu’en sauvant la fille d’un milliardaire, vous avez signé malgré vous pour une carrière dans cette armée de mercenaires… parce que vous aviez peur qu’il vous colle un procès. Logique discutable, mais passons. Cela conduit à des expériences d’augmentation corporelle plus ou moins volontaires, dans un monde où chaque dialogue semble improvisé à partir d’un vieux script non validé de Escape from L.A.

La Quimera
La Quimera

Malheureusement, tout s’interrompt après seulement quelques heures, sans conclusion ni dénouement digne de ce nom. Le jeu ayant été repoussé puis finalement lancé en accès anticipé, on espère que la suite viendra étoffer cette base encore bien maigre. Compte tenu du contexte compliqué du développement (majoritairement basé à Kyiv, en Ukraine), il faut reconnaître que voir le jeu sortir malgré tout relève presque du petit miracle.

La Quimera
La Quimera

Game System

15/20

Au-delà de son histoire bancale, La Quimera surprend par un gameplay plus solide qu’attendu. Le feeling des armes est réussi : chaque tir donne une vraie sensation d’impact, avec un recul bien senti et une bonne réactivité. Que ce soit au fusil à pompe ou au fusil électromagnétique, les gunfights offrent une expérience nerveuse et immédiate, avec un plaisir brut qu’on ne boude pas, surtout à plusieurs.

La Quimera
La Quimera

Le jeu puise sans complexe dans Crysis : votre personnage peut enfiler un exosquelette doté d’armure énergétique, de camouflage optique et d’un système de scan capable de révéler les ennemis derrière les murs. Ce dernier est particulièrement utile, surtout quand on manie des armes capables de tirer à travers des obstacles épais. Il est très grisant d’éliminer une escouade entière de silhouettes orange sans s’exposer.

La Quimera
La Quimera

Cependant, là où Crysis ouvrait ses niveaux pour laisser respirer l’action, La Quimera préfère tracer une ligne droite entre deux objectifs. La progression est linéaire, presque old-school, avec des objectifs qui se répètent inlassablement : nettoyer une salle, ouvrir une porte blindée, recommencer. Cela évoque plus un entraînement tactique en arène qu’un vrai champ de bataille.
Et c’est bien là que le bât blesse : les ennemis sont peu mobiles, rarement agressifs, et peinent à donner l’illusion d’une véritable intelligence. Ils se planquent souvent derrière des caches standardisées, comme si chaque arène avait été pensée pour un match de paintball. Fonctionnel, oui, mais artificiel et répétitif.
Il y a pourtant quelques moments de grâce, comme cette fusillade prolongée dans un ascenseur en pleine montée dans un gratte-ciel, digne d’un climax de Dredd. Malheureusement, ces séquences plus intenses restent rares.

La Quimera
La Quimera

La gestion des munitions, elle, apporte un peu de piquant. Les balles se font rares sur les dernières missions, forçant le joueur à bouger, fouiller les corps et chercher des caisses de ravitaillement pour continuer à avancer. Cette économie contraignante pousse à l’action et empêche de camper trop longtemps, ce qui maintient une tension bienvenue.

La Quimera
La Quimera

Enfin, le système de progression manque encore de consistance. Entre les missions, on peut acheter quelques armes génériques et des pièces d’armure aux bonus très limités (cooldowns réduits, soins augmentés…). Cela manque de variété et d’impact. De plus, votre capacité de transport d’argent est ridiculement basse, limitant votre intérêt à explorer. Un peu frustrant, surtout quand l’univers semble vouloir raconter des choses... mais ne le fait pas.

La Quimera
La Quimera

Graphisme

17/20

Visuellement, La Quimera s’en sort avec les honneurs. Il faudra néanmoins prévoir une configuration musclée pour faire tourner le jeu dans de bonnes conditions. La gourmandise technique est réelle, mais elle se justifie : le rendu est propre, net, fluide. On a parfois l’impression d’être face à une vitrine technologique… d’il y a quatre ou cinq ans. Ce n’est en rien une critique : au contraire, La Quimera propose une esthétique léchée et un moteur solide, à défaut d’innover.

La Quimera
La Quimera

Les animations sont correctes, les effets de lumière bien gérés, et les confrontations gagnent en lisibilité grâce à un bon contraste visuel entre les décors et les silhouettes ennemies. Mais au-delà de l’aspect purement technique, c’est le level design qui impressionne le plus.
On évolue dans des environnements luxuriants, foisonnants, jamais vides, toujours vivants. L’alchimie entre cyberpunk brut, jungle sud-américaine moite, ruines urbaines décrépites et zones industrielles dévastées fonctionne étonnamment bien. Il y a une vraie richesse artistique dans cette fusion entre influences latino-américaines et SF post-humaniste. Certaines missions plongent dans des zones surchargées de végétation, où la nature semble avoir repris ses droits sur la technologie, pendant que d’autres explorent des gratte-ciels éventrés ou des décharges électroniques à ciel ouvert.

La Quimera
La Quimera

Le jeu parvient à être visuellement marquant sans sombrer dans l’excès. Il n’est ni trop sage, ni outrageusement gore. Mais il réserve tout de même quelques séquences saisissantes, qui renforcent l’ambiance dystopique. On pense notamment à ce mur d’ossements, véritable fresque de la panique gravée dans la pierre, vestige d’une tentative d’évasion massive, étouffée dans le sang. Ou encore à ces esclaves encastrés dans des exosquelettes de chantier, incapables de contrôler leurs machines, qui vous supplient de fuir… pendant que leur corps, devenu arme, se dirige vers vous en hurlant.

La Quimera
La Quimera

Ces instants, forts et bien mis en scène, laissent entrevoir une direction artistique vraiment inspirée. On sent que les développeurs avaient quelque chose à raconter, un univers à faire vivre, des idées à partager. Malheureusement, cet élan artistique peine à se transcender totalement : la faute à un gameplay trop rigide pour porter l’émotion sur la durée, et surtout à un scénario trop sérieux pour être crédible, porté par des dialogues rarement à la hauteur de l’ambition visuelle.
Mais malgré tout, La Quimera impressionne souvent par son décor. C’est un jeu dont on retiendra davantage l’ambiance que l’histoire, les images plutôt que les mots. Et parfois, c’est suffisant pour avoir envie d’y retourner.

Bande son

12/20

Côté audio, La Quimera alterne entre le bon et le beaucoup moins bon. La musique électronique, sans être mémorable, remplit bien son office en accompagnant les combats avec une énergie constante. Quelques morceaux tapent juste lors de scènes d’action soutenues, et rappellent des productions comme Edge of Tomorrow ou Elysium.

La Quimera
La Quimera

Les bruitages d’armes sont convaincants, avec une bonne spatialisation. Chaque tir, chaque explosion apporte du punch, renforçant le sentiment de puissance au combat.
Mais le doublage... ah. C’est un festival de répliques criées, souvent gênantes, parfois à la limite du comique involontaire. On a droit à des lignes du genre « Oh parfait, des chiens robots ! » balancées avec un enthousiasme tellement forcé qu’on se demande si ce ne sont pas des IA mal calibrées qui doublent les personnages. À plusieurs, on peut en rire. seul, on grimace.
Enfin, les dialogues en eux-mêmes sont maladroits, parfois outranciers sans être percutants. On sent une tentative d’imiter le style Tarantino, mais sans la justesse du verbe. Résultat : on évite d’écouter les enregistrements audios disséminés dans les niveaux, histoire d’économiser ses tympans.

ConclusionMon avis concernant La Quimera sur PC

14/20

La Quimera n’est pas un grand jeu. Il est encore en chantier, bourré d’imperfections, de dialogues à revoir, d’ennemis peu crédibles et de mécaniques sous-exploitées. Et pourtant, il y a là une certaine honnêteté. Le jeu assume son ADN de série B, de défouloir coopératif sans fioritures. À deux ou trois joueurs, on peut vraiment s’amuser, partager les fous rires devant les répliques absurdes, profiter des sensations de tir bien fichues et passer une soirée sympathique sans trop se poser de questions.
Avec une campagne bouclée en quatre heures, La Quimera ne prétend pas rivaliser avec les AAA du moment. Mais il pourrait bien devenir ce petit plaisir coupable qu’on relance de temps en temps pour se vider la tête entre deux blockbusters. Comme un bon vieux Tremors 5 ou un Starship Troopers 3, il n’a pas besoin d’être parfait pour divertir.
Espérons simplement que les mises à jour à venir viendront renforcer ses fondations… et offrir à Nuevo Caracas le chaos qu’elle mérite.

En résumé

Les points forts Les points forts de La Quimera

  • - Ambiance visuelle et sonore soignée, au croisement du cyberpunk et du film de jungle.
  • - Bon feeling des armes, gunfights percutants.
  • - Level design varié et inspiré.

Les points faibles Les points faibles de La Quimera

  • - Intelligence artificielle ennemie très limitée.
  • - Gameplay rigide et peu évolutif.
  • - Doublage et écriture trop sérieux pour l’univers.

Bande annonce du jeu La Quimera

Prix en ligne

Commander en ligne Acheter La Quimera

Prix de base 29.99 €

Chaise gaming