Test du jeu Abyssus : plongée dans un FPS nerveux dans les abysses

publié le 18 août 2025 à 15h21.
Dernière modification le 18 août 2025 à 21h25

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Critique du jeu Abyssus sur PC

Bienvenue dans les profondeurs abyssales, là où la lumière du soleil ne perce plus et où chaque ruine engloutie semble raconter des légendes oubliées. Abyssus nous entraîne dans un monde où le cuivre oxydé, les scaphandres massifs et l’énergie mystérieuse du Brine rappellent autant le Nautilus de 20 000 lieues sous les mers que des cauchemars d’Homère parlant de l’Atlantide. Chaque couloir sombre peut cacher un trésor perdu… ou une mort brutale.
Développé par le studio suédois DoubleMoose Game et édité par The Arcade Crew, Abyssus  s’impose comme un fast FPS en arène avec une couche Rogue-lite qui promet des runs nerveux et imprévisibles. Mais derrière ces promesses surgit la question centrale : le gameplay est-il à la hauteur des abysses qu’il explore, ou se contente-t-il d’aligner des combats et des loot dans un décor marin intrigant ? d'Abyssus Je vous explique tout, en découvrant le test d'Abyssus, disponible sur PC via Steam depuis le 12 aout 2025.

Abyssus réussit à capturer cette adrénaline rare qui vous fait battre le cœur plus vite à chaque couloir, à chaque tir, à chaque esquive...
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Histoire

5/20

Univers Brinepunk. Rien que le nom sent déjà la saumure, le cuivre oxydé et le Nautilus qui fuit. Abyssus se déroule dans les abysses, là où l’énergie du monde appelée le Brine, est puisée comme un nectar radioactif. On incarne un mercenaire / scaphandrier bardé de métal, envoyé nettoyer les profondeurs. Pas de cinématique épique, pas de narration concrète : juste des ruines englouties, quelques fragments de civilisation perdue et des bouts de messages cryptiques planqués dans les niveaux, histoire de faire croire à un lore mystérieux.

Abyssus

Le problème, c’est que si les devs n’ont pas envie de raconter une histoire, qu’ils n’en racontent pas ! Mario sauve une princesse, Sonic court après des anneaux, personne ne leur en veut. Ici, Abyssus donne l’impression de vouloir faire du lore, mais tout est planqué dans des messages qui ne servent à rien, comme si on te jetait des pages mouillées d’un journal Atlantéen illisible. Pourquoi me demander de chercher si c’est pour ne rien me dire ? Si tu veux me raconter une histoire, fais-le bien. Sinon, garde tes hiéroglyphes de poulpe.

Abyssus

Pas dramatique, mais frustrant. Et comme tout bon joueur, on se dit : “Ok, pas grave. Le scénario on s’en fout, mais il faut que le gameplay défonce”. Spoiler : heureusement, il défonce pas mal...

Game System

Abyssus repose entièrement sur son gameplay, et heureusement pour lui : c’est justement là qu’il est le plus solide. On est face à un fast FPS en arène, brutal, sans temps mort, qui rappelle ce que Doom a réussi à remettre au goût du jour : vitesse, esquive, intensité, gestion du terrain et des patterns ennemis. Chaque partie consiste à entrer dans une salle fermée, bourrée d’ennemis différents, on survit tant bien que mal, puis une porte s’ouvre, on récupère une récompense, et on passe à la salle suivante. On continue jusqu’au boss qui sert de mur, on meurt, on recommence et on progresse un peu plus loin au run suivant grâce à un système de progression persistante façon Rogue-lite. L’ADN du jeu est donc un mélange entre shooter rapide, coop optionnel et évolution lente par amélioration passive.

Abyssus

Le gameplay repose sur trois types d’attaques qu’il faut apprendre à combiner en permanence. L’arme principale est ce qui va vraiment définir ton style de jeu. Il n’y en a que huit, ce qui peut sembler peu, mais elles sont suffisamment différentes pour qu’on sente vraiment un changement d’approche à chaque run : mitraillette rapide, shotgun dévastateur à courte portée, pistolet très précis mais limité en munitions, canon Tesla qui tire un rayon continu façon Ghostbusters ou Ecto-1 sous-marin. Rien de fondamentalement original, mais le feeling de chacune est très distinct, et on s’approprie assez vite l’arme selon ce qu’on préfère en termes de cadence, de gestion de distance ou de mobilité.

Abyssus

Chaque arme possède un tir secondaire, qui ne consomme pas forcément les mêmes munitions et repose sur une mécanique propre, souvent une surchauffe ou un temps de rechargement plus lent. Cela oblige à alterner entre les deux tirs. Le secondaire ne doit pas être vu comme une option bonus mais comme une partie intégrante du cycle de jeu : on vide un chargeur, on passe au tir secondaire le temps que l’arme refroidisse, on alterne, on recommence. Ce dialogue constant entre tirs principaux et secondaires crée un flow très nerveux, qui permet d’éviter la monotonie et oblige à apprendre un vrai rythme d’alternance pour rester offensif sans interruption. Il faut rentrer dans cette danse si on veut survivre au chaos.

Abyssus

A cela s’ajoute une capacité, choisie au départ de la run, comme une grenade, une tourelle automatique ou une ancre de mêlée qui s’abat sur les ennemis. Ces capacités n’utilisent pas de munitions mais fonctionnent avec un temps de recharge. On peut tout claquer d’un coup pour reprendre le dessus, puis attendre le cooldown complet, ou au contraire les utiliser par petites touches pour maintenir un contrôle régulier sur le terrain. Cette gestion du tempo donne un vrai côté tactique au délire de vitesse : selon la salle, selon les ennemis présents, on ne joue pas pareil, et on choisit quand balancer telle capacité pour respirer deux secondes ou contrôler un coin de la carte.

Abyssus

Le système de Rogue-lite s’appuie sur un draft en fin de salle, comme dans tous les jeux du genre depuis que Slay the Spire a codifié cette mécanique. À la fin de chaque combat, on te propose deux améliorations passives prises au hasard parmi une liste d’une dizaine. Elles vont augmenter ton efficacité en modifiant l’un de tes trois outils (arme principale, tir secondaire ou capacité). La plupart du temps on t’infuse un élément : feu qui brûle sur la durée, glace qui ralentit, vent qui attire les ennemis… Ces pouvoirs n’ajoutent pas de nouveaux gestes mais viennent renforcer ce que tu fais déjà. Tu peux aussi empiler ces effets ou renforcer plusieurs fois le même, ce qui crée un semblant de build mais sans jamais transformer radicalement ta manière de jouer. Il y a bien quelques pouvoirs un peu plus cool, comme ces esprits qui viennent attaquer automatiquement si tu as touché assez d’ennemis pour remplir une jauge, mais c’est trop rare pour compter sur eux à chaque run. On est donc plus dans un système de montée en puissance agréable que dans une vraie mutation de gameplay.

Les armes se débloquent en avançant dans les runs, donc plus tu vas loin, plus tu en débloques de nouvelles et plus tu as de choix. Le tir secondaire et les capacités se débloquent aussi en réussissant des défis précis : tuer X ennemis avec le shotgun, repousser X cibles avec une explosion, etc. Il y a un vrai plaisir à débloquer ces nouveautés petit à petit. Cela dit, les mods d’armes, bien qu’assez nombreux (trois par arme), restent pour l’essentiel des bonus de statistiques (dégâts, portée, vitesse) plus que des transformations profondes. Certains mods modifient sensiblement la sensation de jeu, mais ils ne sont pas la norme.

Abyssus

Entre les runs, on récolte une monnaie qu’on dépense dans une sorte d’arbre de talents global, un peu comme dans Rogue Legacy. On gagne de la vie, des dégâts, de la résistance, ce qui permet d’aller un peu plus loin à chaque partie. La progression est lente, parfois même frustrante, mais on sent tout de même qu’on avance. C’est un vrai levier de motivation : même quand tu perds, tu débloques quelque chose, tu reviens plus fort, tu te dis que la prochaine sera la bonne.

Abyssus

Ce qui sauve vraiment Abyssus du côté répétitif, ce sont ses ennemis. Contrairement à beaucoup de FPS indépendants où les mobs sont juste des silhouettes qui foncent, ici ils sont variés et complémentaires. Dans une même salle tu peux avoir du corps-à-corps qui te harcèle, des ennemis volants qui tirent à distance, des rampants qui posent du poison au sol. Couplé à la vitesse du jeu, il faut apprendre à lire la salle en une demi-seconde, prioriser les dangers, rester mobile tout le temps. Rester fixe, c’est la mort garantie. Les mini-objectifs dans certaines salles (détruire des cristaux, éliminer dans l’ordre, garder une zone) ajoutent une petite touche de pression qui force à réfléchir au placement, ce qui est rare dans ce type de shooter.

Abyssus

Les boss sont, à l’inverse, beaucoup moins intéressants à affronter. Ce sont de grosses masses à PV avec des attaques violentes, des patterns parfois mal lisibles, qui servent de check point de difficulté. On meurt souvent, parfois injustement, et c’est là que la courbe de progression se montre brutale. Le jeu exige de farm un minimum les améliorations globales pour passer ces murs.

Abyssus

Malgré tout cela, on sort d’un run avec les mains moites et l’envie d’y retourner. Abyssus est en early access, et déjà très grisant. Sa nervosité, son feeling de tir, la variété réelle de ses ennemis et la difficulté bien calibrée sur le moment en font un vrai bon fast FPS. Le fait qu’il soit jouable en coop promet des sessions encore plus intenses. Le jeu ne va probablement pas révolutionner quoi que ce soit ni nous retenir des années, mais à l’instant T, exploser des créatures sous-marines à 200 km/h avec un canon Tesla, c’est un plaisir qu’on ne boude pas.

Abyssus

Graphisme

14/20

Visuellement, Abyssus coche toutes les cases du jeu sous-marin rétro : scaphandres, coquillages luminescents, ruines, algues, tuyauterie rouillée. Références évidentes à BioShock, un peu d’Aquanox dans l’esthétique, parfois du Lovecraft light (sans l’horreur). Ça fonctionne, mais jamais ça ne surprend. Aucun décor ne choque, aucun ennemi ne marque visuellement.

Abyssus

Le gros souci : l’impact visuel de ce qu’on tire. Les ennemis sont souvent des sortes d’automates/robots génériques, peu lisibles, sans vraie silhouette mémorable. On tire parce que ça bouge et que ça fait mal, pas parce que le design inspire quoi que ce soit. Même les boss sont visuellement quelconques.
Les pouvoirs sont jolis, les particules brillent, OK. Mais artistiquement, c’est trop sage pour un jeu qui se déroule littéralement dans un gouffre cosmique où des civilisations entières auraient pu sombrer avec des temples de Poséidon géant. C'est dommage, le jeu manque d’audace.

Bande son

13/20

Les bruitages d’armes tabassent bien, les impacts claquent, les capacités sonnent bien. Côté SFX, c’est propre. En revanche, la musique composée par Rémi Gallego (The Algorithm, déjà derrière la BO de The Last Spell) déçoit. C'est le service minimum. Ça ronronne, ça boucle, ça ne marque pas. Pas de voix, pas de narration audio, pas de véritable ambiance sonore abyssale. T’aurais pu mettre la BO d’Aquaria ou même du silence sous-marin, ça aurait eu plus de personnalité.

Heureusement, tu peux te faire ta propre OST. Donc, pour jouer à Abyssus, je recommande : Sulphur Aeon (metal abyssal lovecraftien) ou Villagers of Ioannina City (rock grec planant à base d’instruments antiques, parfait pour se croire dans un temple de Poséidon sous LSD).

Abyssus

Mon avis concernant Abyssus sur PC

15/20

Abyssus nous plonge dans un abîme où chaque run ressemble à une exploration d’un monde inconnu, entre ruines englouties et créatures mécaniques imprévisibles. Le jeu ne révolutionne pas le genre, mais il réussit à capturer cette adrénaline rare qui vous fait battre le cœur plus vite à chaque couloir, à chaque tir, à chaque esquive. La nervosité du gameplay, le plaisir de découvrir de nouvelles armes et effets, et la variété des ennemis créent un cocktail addictif, même si l’univers visuel et sonore aurait mérité plus d’audace. 

Ce qu'il faut retenir

Les points forts de Abyssus

  • - Fast FPS nerveux et très satisfaisant
  • - Variété et complémentarité des ennemis
  • - Système de progression Rogue-lite motivant

Les points faibles de Abyssus

  • - Scénario quasi inexistant et lore mal exploité
  • - Graphismes fonctionnels mais peu marquants
  • - Musique et ambiance sonore minimalistes

Bande annonce du jeu Abyssus