Test de The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered : un monde ouvert toujours envoûtant

Le test du jeu The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered, édité par Bethesda Softworks et développé par Bethesda Softworks, a été réalisé sur PC.

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Sommaire

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The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered

Test de The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered : un monde ouvert toujours envoûtant

Il fut un temps, très lointain, où les joueurs arpentaient les sables brûlants d’Hammerfell dans Arena, premier tome du grand grimoire The Elder Scrolls (1994). Puis vint Daggerfall (1996), géant aux ambitions folles, suivi de Morrowind (2002), joyau mystique à la beauté alien, et de Skyrim (2011) dont les montagnes enneigées résonnent encore des cris des dragons. Et avant que The Elder Scrolls Online (2014) ne tisse les fils d’un multivers connecté, une aventure plus lumineuse, plus bucolique, avait embrasé les cœurs : Oblivion (2006).
Développé par Bethesda Game Studios avec l’aide de Virtuos, et édité par Bethesda Softworks, Oblivion Remastered ressuscite le quatrième chapitre de la saga avec une nouvelle robe. Mais au-delà du vernis graphique, c’est un souffle ancien qui revient : celui d’un monde ouvert, sans chaînes, où le destin d’un inconnu croise celui des empereurs déchus et des portails démoniaques. Ici, dans les plaines verdoyantes de Cyrodiil, c’est la liberté qui gouverne. Est-ce que les deux décennies qui nous sépare de la sortie du jeu se ressent ou est ce que la magie qui avait tant marqué les joueurs à l’époque est elle toujours aussi vibrante ? Découvez les réponses avec le test de  dans le test de The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered réalisé sur PC, également disponible sur PlayStation 5 et Xbox Series X|S depuis le 22 avril 2025.

The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered est un chef-d’œuvre fêlé, mais ô combien ensorcelant...
  • The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered

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L'histoire de The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered

17/20

Le début de l’aventure n’est guère inspiré par un fécond ménestrel : un empereur transportant un artefact aussi fragile que son espérance de vie meurt dans un tutoriel aussi fade que possible. Ce départ dans un égout infesté de rats, aussi cliché que possible, aurait pu m’en détourner pour de bon… jusqu’à ce que je m’échappe à l’air libre, et là… miracle !
Le monde s’offre à moi, vaste, ensoleillé, vibrant. Et même si je dois livrer un artefact magique, je me laisse happer par une petite île luisante au loin. Juste un petit détour… Me voilà soudain plongé dans les ruines de Vilverin. Entre pièges, squelettes et lames oscillantes, l’exploration m’aspire comme un sort de charme puissant. Loin de toute quête principale, je vis une véritable aventure improvisée. Et quand je ressors enfin, des étoiles ont remplacé le soleil : j’ai réellement exploré. Pas coché une case, non. Vécu une histoire.

The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered
The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered

C’est là qu’Oblivion Remastered révèle son âme : pas un monde à conquérir mais un théâtre vivant de transgressions et de libertés. Les champs s’étendent, bucoliques, et les panneaux "interdiction de marcher sur l’herbe" deviennent des invitations à la désobéissance douce. Le cœur du jeu réside dans ces frontières ténues entre liberté et infraction. Chaque maison, chaque objet, chaque espace personnel peut être profané — non pas dans un but de chaos pur, mais pour le frisson enfantin de braver une règle invisible.
Les quêtes sont innombrables et étonnamment variées : infiltrations de cultes endormis, labyrinthes piégés dignes d’un Tomb Raider en cotte de mailles, combats sous addiction temporaire… Chaque village, chaque taverne renferme secrets et murmures. Et parfois, les conséquences des quêtes débordent sur le reste du monde : un exploit héroïque devient une légende locale, répétée par chaque PNJ pendant des heures.

The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered
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Mais hélas, l’enchantement se brise parfois. Les personnages, bien que doublés avec conviction, arborent des visages difformes dignes de golems ratés, animés avec la grâce d’un pantin cassé. L’écriture des quêtes reste rigide, prisonnière d’un fin inéluctable (soit vous finissez une quête, soit elle restera inachevée. L’échec n’est pas prévu). Tirez une flèche au mauvais moment, et voilà qu’un assassin vous enrôle de force dans la Confrérie Noire. L’illusion du choix se dissipe parfois comme un sort de miroir — on obéit ou on s’abstient, mais on ne façonne guère son destin.
Et pourtant, quand la magie opère, on oublie tout. On écoute les conversations en taverne, on grimpe sur les pics enneigés pour voir l’aube, on découvre des grottes submergées par hasard. L’aventure se détache du parchemin de quêtes, et on devient l’auteur de sa propre légende.

The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered
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Game System

14/20

Dans Oblivion Remastered, le gameplay s'apparente à une potion alchimique où l'on mêle les ingrédients d'antan à des essences modernes. Le squelette du jeu de 2006 est toujours là : un monde ouvert foisonnant, une progression basée sur les compétences, des combats en temps réel et des quêtes multiples liées à diverses factions. Mais à cette base familière, Virtuos a ajouté des épices contemporaines pour raviver la flamme de l'aventure

The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered
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Le jeu offre mille façons d’affronter ses ennemis : tirer dans l’ombre comme un rôdeur rusé, enchaîner les sorts à la volée comme un mage acrobate… ou frapper à l’épée, ce qui s’avère nettement moins grisant.
Les affrontements, autrefois critiqués pour leur rigidité, ont été repensés. Le système de blocage s'inspire désormais des jeux de type Souls-like, mettant l'accent sur la gestion de l'endurance et des parades plus dynamiques. Les réactions aux coups sont plus réalistes, les ennemis vacillent, trébuchent, et les étincelles jaillissent lors des chocs d'épée. L'archerie a également été améliorée, offrant une visée plus fluide et des sensations renforcées, que ce soit en vue à la première ou à la troisième personne. 
Les combats au corps à corps restent le talon d’Achille d’Oblivion, même avec les ajustements de cette remasterisation. Les animations ont certes un peu plus de punch, les ennemis réagissent mieux aux coups, mais cela ne suffit pas à faire oublier cette sensation de moulinets mous. On se retrouve souvent à taper sans grâce, dans une chorégraphie qui évoque davantage une bagarre de taverne improvisée qu’un duel héroïque.

The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered
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La furtivité, autrefois binaire, bénéficie désormais d'icônes de détection plus intuitives, facilitant l'infiltration et les actions discrètes. Le système de sprint, absent de la version originale, fait son apparition, permettant des déplacements plus rapides au prix d'une consommation d'endurance, ce qui ajoute une dimension stratégique aux explorations et aux combats.
Heureusement, le système de magie reste un point fort. Créer ses propres sorts, jongler entre potions, poisons et artefacts confère une vraie richesse tactique. Les affrontements deviennent plus intéressants dès qu’on s’autorise à être créatif : pièges magiques, envoûtements, illusions… Même les combats les plus absurdes (comme des PNJ se battant jusqu’à la mort pour une fourchette volée à cause d’une erreur de manipulation) deviennent des souvenirs amusés.

The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered
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L'interface utilisateur a été modernisée, s'inspirant de celle de Skyrim, avec une boussole en haut de l'écran, des barres d'état juxtaposées en bas, des raccourcis mieux pensés et des filtres facilitant la navigation. Le journal de quêtes est plus clair, et les voyages rapides sont toujours présents, rendant l'exploration de Cyrodiil plus agréable. 

The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered
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Cependant, certaines mécaniques vieillissantes subsistent. L'intelligence artificielle des PNJ peut parfois se montrer erratique, et les donjons, bien que nombreux, présentent un level design répétitif. Les mini-jeux de crochetage et de persuasion, inchangés, conservent leur charme désuet, voir carrément absurde, donnant des lignes de dialogues sans queue ni tête.

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Les activités annexes sont légion : arène de gladiateurs, guildes variées, vols de livres, crochetage, potions alchimiques… L’univers fourmille de petits systèmes à apprivoiser. Et même si certaines quêtes vous forcent la main, il y a toujours moyen de prendre un détour, d’expérimenter, de jouer le bouffon ou le héros.

Malgré ces imperfections, Oblivion Remastered réussit à marier le charme du passé avec les standards actuels, offrant une expérience riche et mémorable aux aventuriers, qu'ils soient novices ou vétérans.

Graphisme

16/20

Sorti des ténèbres de l’horrible tutorial, Cyrodiil resplendit comme jamais. Ce monde s’est transformé en un royaume féerique : libellules dansant sur les rivières, fleurs frémissant dans le vent, lumière dorée caressant les collines…

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Le passage à l’Unreal Engine agit comme une potion de beauté. Mais une potion qui n’a été bu que par les décors. Les personnages, eux, semblent sculptés par un apprenti nécromancien qui aurait trop abusé du polymorphisme. Le contraste entre la finesse des paysages et l’étrangeté des visages crée un effet comique involontaire. Le moteur Gamebryo de 2006 hante toujours les lieux, conférant aux PNJ généré aléatoirement des tronches de poivrots ou d’ahuri, sculpté dans le granit à cause de son manque de fluidité.

The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered
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Ce remaster ne tente pas de cacher l’absurde ; au contraire, il le magnifie. La haute définition devient un faire-valoir des comportements idiots. L’incongruité devient art. Et on regrette juste une chose : l’absence de mode photo, tant chaque lever de soleil mérite d’être capturé comme un tableau de maître, avec le visage de pantin d’un PNJ pris en contreplongée.

Bande son

19/20

Quand le monde s’éveille, les musiques orchestrales s’ouvrent. Le calme des forêts, le tumulte des donjons, les sons sont toujours justes. Les voix, quant à elles, sont travaillées, habitées, et même si les visages gâchent parfois leur impact, l’interprétation vocale reste une bénédiction. Et tant pis pour la VF qui n’a pas été mis à jour comme le reste.

On sent la main de compositeurs investis, Jeremy Soule qui est le John Williams de la bande son des jeu vidéo, qui donnent à chaque instant son écrin sonore. Difficile de reprocher quoi que ce soit à l’habillage sonore du titre.

ConclusionMon avis concernant The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered sur PC

15/20

Comme un vieux grimoire qu’on redécouvre au fond d’un coffre, Oblivion Remastered offre une expérience à la fois bancale et magique, où chaque défaut devient presque une signature. L'aventure débute dans l’ennui d’un égout… pour mieux surprendre à chaque carrefour. Loin d’un monde calibré au millimètre, Cyrodiil respire, vit, déraille. On y trébuche, on y rit, on s’y perd — et surtout, on s’y sent libre.
Certes, l’animation des combats reste aussi raide qu’un paladin constipé, les visages aussi grotesques que les masques d’un bal de sorciers… mais qu’importe. Car dans Oblivion, l’aventure n’est pas une ligne droite, mais une dérive enchantée. On y vit mille vies entre deux portails démoniaques, on y construit des souvenirs imprévus, absurdes, parfois grandioses. Et c’est peut-être là que réside sa vraie magie : dans cette alchimie étrange entre grandeur épique et maladresse charmante. Un chef-d’œuvre fêlé, mais ô combien ensorcelant.

Bande annonce du jeu The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered

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