War for the Overworld
Le test du jeu War for the Overworld, édité par Subterranean Games et développé par Subterranean Games , a été réalisé sur PC.
War for the Overworld
Aaaaah Dungeon Keeper, une licence qui aura marqué de nombreux joueurs. Réalisé par le mythique studio Bullfrog (auteur notamment de Populous ou Theme Park et Hospital ), symbole d’une époque où Peter Molyneux ne faisait pas (encore trop) de promesses inconsidérées, Dungeon Keeper 1 et 2 se seront démarqués en proposant une expérience encore originale pour l’époque : se ranger de l’autre côté de la balance karmique.
It’s good to be back
En quoi cela consiste ? Concrètement, à vous mettre cette fois dans la peau du méchant.
Dans la série Dungeon Keeper vous deviez incarner un maître du mal et vous frayer un chemin en creusant dans les profondeurs d’une carte de façon à créer votre donjon, construire des salles diverses et variées mais aussi recruter des créatures maléfiques dans le but de remplir vos noirs desseins.
Dans un mélange de God Game et de RTS, le concept avait su séduire, mêlant un humour cynique et décalé à un gameplay riche de possibilités (évidentes ou non, le système de jeu recelant de très nombreuses subtilités à connaitre), le tout orné d’une campagne solo longue et prenante.
Mais pourquoi parlons-nous de cela maintenant? Eh bien tout simplement parce que le jeu d’aujourd’hui n’est autre que le descendant direct de cette série.
A coeur battant, rien d’impossible
Développé par les petits gars de Subterranean Games, petit studio formé par des indépendants, War for the Overworld se veut être un jeu dans la pure lignée de Dungeon Keeper allant même jusqu'à tirer son titre du nom de feu DK3 (annulé lors de son développement par EA alors éditeur du projet). Avec un développement entamé en 2009, lauréat d’un kickstarter réussi en 2012-2013 et en passant par le soutien public de Peter Molyneux, le projet WFTO sort enfin pour nous permettre d’explorer une nouvelles fois les tréfonds de l’Underworld.
Pour le meilleur et pour le sbire
Ici donc difficile, voire impossible de juger ce jeu sans le comparer à ses prédécesseurs bullfrogiens. Car s’il peut jouir de moult qualités et souffrir de nombreux défauts, ils sont quasiment tous imputables de la même façon à la série Dungeon Keeper. Subterranean assume, persiste et signe : War for the Overwold n’est pas seulement un jeu “vaguement inspiré de” mais se pose clairement en suite spirituelle à la Licence du sieur Molyneux.
En résulte un jeu fort sympathique au demeurant. Tout ce qui a fait le succès de la marque à l’époque est présent ; on a complètement l’impression de jouer à une suite directe de Dungeon Keeper 2.
Tout est là, les étendues de pierre à excaver pour se construire un donjon dans les tréfonds de la terre, les salles diverses et variées attirant chacune différents types de serviteur à votre service, les pièges à construire pour empêcher les aventuriers de venir détruire le Cœur de votre Donjon, une panoplie de sorts pour prendre l’avantage lors des innombrables batailles entre le Mal et le Bien, etc.
En cela WftO a parfaitement réussi son coup, que ce soit au niveau du système de jeu, de l’ambiance ou des graphismes, on se sent comme un Dungeon Keeper d’antan. Dès qu’il s’agit d’innover, de rajouter des unités ou de salles différentes, WftO peine à sortir de l’ombre de ses prédécesseurs en proposant encore des types de salles inédites. Il y a cependant quelques nouveautés supplémentaires mais qui, rendu à 8-9 missions de la campagne, restent anecdotiques (principalement un arbre d'évolution bâtiments-sort où on a toujours de quoi acheter tout ce qui est disponible et des artefacts peu utiles). Certains nouveaux types de salles revêtent une apparence et un fonctionnement un peu différent pour au final faire la même chose.
Under pressure
Accouché dans la douleur de l’aveu de l’équipe de développement pour des raisons à la fois de planning et financières, le jeu est sorti à la date donnée mais malheureusement pas entièrement fini. En résulte quelques problèmes de bugs d’optimisation (énormes ralentissements lors de grosses batailles même sur une bonne config PC) et des fonctionnalités manquantes. Néanmoins l’équipe se veut rassurante quant à son engagement pour fignoler son jeu comme il se doit, 21 patches ont déjà été définis et planifiés afin de compléter le travail de développement. Des rajouts sont donc à prévoir comme un éditeur de carte ou le fameux mode survie.
Qu’en est-il alors de tout ce qui est déjà présent? Décortiquons donc!
L'histoire de War for the Overworld
Il ne faut pas se le cacher, l’histoire de War for the Overworld ne casse pas trois pattes à un démon cornu. On est grosso modo dans le même scenario que DK2 : L’histoire sert de prétexte au gameplay et à l’ambiance. Vous êtes un Seigneur du mal qui cherche à prendre le pouvoir sur le monde en éliminant les héros bienveillants de l’Empire mais aussi quelques-uns de vos rivaux maléfiques. Le concept reste très fun à jouer, mais ceux qui seraient à la recherche d’une histoire poussée s’en trouveraient probablement déçus.
Pour l'instant les niveaux de la campagne se suivent et se ressemblent pas mal, Les ennemis vous attaquent en continu par petites vagues d’unités faciles à repousser. Le jeu a aussi de gros moment d’incompréhension, plusieurs missions de la campagne se finissant en ayant rempli seulement la moitié des objectifs donnés ou en faisant quelque chose de complètement différent par moment. Les cutscenes quasiment inexistantes n’aidant vraiment pas à comprendre l’enchainement de l’histoire.
Néanmoins quelques pics de variété sont à noter:
Il faut attendre la 8ème mission du jeu pour sortir du carcan Donjon / Construction / Tuer Le Héros Ennemi, avec un niveau assez différent où vous ne contrôler qu’un groupe d’unités présent au départ pour avancer dans un donjon adverse un peu à la Warcraft 3 lors des missions de groupes. Néanmoins, cette mission donne plus l’aspect d’être un niveau bonus et ne présente pas de réelle incidence sur le scenario global. Cela semble être très représentatif de la scénarisation de cette campagne, on a très souvent l’impression de remplir des objectifs sans que cela serve vraiment à quelque chose, c’est d’autant plus vrai avec les objectifs secondaires de la campagne.
A noter que du contenu additionnel est prévu pour la suite rajoutant des niveaux de campagne, à voir s’ils sauront être à l’écoute des joueurs et proposer des niveaux diversifiant quelque peu l’expérience.
Game System
Le système de jeu reste le même, on contrôle entièrement son donjon en vue de dessus, creuse des galeries pour faire de la place pour les différentes salles de son donjon, chaque type de salle ayant une fonctionnalité propre et attirant différents type d’unités. Au menu : casernes, prisons, salles de tortures, forges, laboratoires d’alchimie, arènes, bibliothèques etc. Bref, de quoi lever l’armée la plus dangereuse que l’Underworld ait jamais connu !
Bon nombre d’unités sont au rendez-vous: des guerriers, des mages, des succubes et bien sûr les fameux larbins qui effectueront pour vous tous les travaux d’aménagement que vous ordonnerez dans votre donjon.
Une nouvelle catégorie de créature fait son apparition, les bêtes. Ces dernières se distinguent de vos sbires normaux dans le sens que vous ne contrôlez rien en dehors de l’endroit où vous leur demander d’attaquer. Pour le reste, elles sont en totale autonomie et ne demandent rien contrairement à vos sbires qui réclament paye, nourriture et logis. En contrepartie vous ne pouvez les entrainer comme vous le désirez et devrez les faire monter en niveau uniquement par le combat.
On contrôle ces unités bien plus facilement que dans la série Dungeon Keeper. Si l’on garde toujours le principe de suggestion, on ne contrôle pas les unités directement, on les place soit à l’endroit qui nous intéresse et décide quoi faire, soit on place un drapeau de guerre incitant toutes nos créatures à se diriger à l’endroit marqué pour partir en guerre. Le gameplay a néanmoins été amélioré, l’IA de nos unités à largement été vue à la hausse (ce qui nous prive de la frustration de voir nos unités faire n’importe quoi et se faire massacrer par dizaines au combat) et on peut dorénavant créer des groupes d’unités ou les séparer par catégories de créature, ce qui change de Dungeon Keeper où la seule option était d’envoyer absolument tout le monde au casse-pipe simultanément.
Cette maîtrise totale de son armée rend les batailles bien plus simples à appréhender pour pouvoir attaquer sans pour autant se retrouver sans défense. Néanmoins, si le jeu de base était particulièrement difficile, les sorts de notre maitre de donjon deviennent un peu moins utiles vu que notre armée peut assez facilement faire tout le travail. Le sort de possession de créature par exemple, nous permettait de nous mettre en vue à la première personne dans la peau d’un de nos serviteurs, qui se révélait particulièrement utile pour contrôler efficacement un sorcier dans DK2 de façon à détruire la défense de l’ennemi sans perdre de troupes. Eh bien, il a beau être présent ici, je n’ai pas encore trouvé un moment où il m’était vraiment utile de l’utiliser (à part pour le fun de se balader dans le donjon, bien entendu).
Le donjon regorge de possibilités en dehors de ses créatures: création de potions dans le laboratoire d’alchimie, conversion d’unités ennemies capturées dans la salle de torture, préparation de nombreux pièges pour protéger votre donjon à la forge ou encore pratiquer des rituels sombres au sanctuaire. Il faut du temps afin d’explorer tout ce qu’on peut faire dans l’enceinte de vos murs.
Graphisme
Niveau graphisme, pas grand chose à redire, le rendu est vraiment très sympathique. Nous ne sommes évidemment pas au niveau d’un jeu triple A, néanmoins étant donné l’ambiance à la fois sombre et décalée du titre, l’apparence colle parfaitement. L’équipe du jeu a parfaitement réussi à retranscrire le style graphique des Dungeon Keeper tout en modernisant le tout. Les effets d’ombre et de lumière à la lueur des flammes sont tout simplement délicieux, les couleurs chaudes omniprésentes offrent cet aspect “chaleureux” que nous proposait la série originelle.
Bande son
Niveau ambiance générale, c'est sympathique mais le narrateur ne suffit malheureusement pas à nous mettre dans l'ambiance (et pourtant ils sont allé chercher la voix off d’origine, à savoir Richard Rindings !), m'est avis que le côté cynique et décalé d'un maître de donjon n'est pas assez accentué. DK 2 ne le faisait pas forcément beaucoup plus mais certaines cutscenes rajoutaient une touche humoristique mettant en scène des créatures du donjon dans des situations coquasses ce qui aidait bien l'ambiance. Un très bon exemple à ce niveau là reste pour moi la série Overlord, une série avec un thème assez similaire, qui avait poussé l'humour cynique assez loin dans les dialogues.
Durée de vie
Une campagne gentillette qui affiche une durée honnête, beaucoup plus facile que celle de Dungeon Keeper 2. Oui celle-là même où on pouvait parfois pleurer son père ET sa mère à 15 secondes d’intervalles et vous forçait à abandonner votre sauvegarde de deux heures pour tout recommencer à zéro. Ce test a été réalisé depuis le mode de difficulté “normal”, si vous voulez un peu de challenge essayez-vous d’emblée au difficile.
Le mode multi-joueurs peut s’avérer particulièrement intéressant pour passer de nombreuses heures à se mettre sur la gueule en bon Maître du Mal qui ne veulent bien sûr rien partager. L’arbre de compétences/technologie peut ici se révéler intéressant car contrairement à la campagne où l’on conserve ses acquis entre les missions, il faudra ici démarrer de zéro et acquérir plus vite que son adversaire les points de recherches nécessaires à débloquer les derniers sorts et options de constructions.
Mon avis concernant War for the Overworld sur PC
Se ranger et se mettre Over
Néanmoins le ressenti est au rendez-vous, je pense pour l'instant que ça pourrait sans rougir s'appeler Dungeon Keeper 3. Peut-être un souci d'avoir voulu être trop fidèle à la série originale qui a empêché le jeu de proposer encore plus. C’est le plus gros reproche que l’on puisse faire au jeu, il calque les forces et les faiblesses de son modèle. les puristes du genre seront tout particulièrement ravis, ceux qui y cherchent un jeu plus moderne et de la nouveauté peut-être un peu moins. Le principe reste néanmoins très addictif, on n’a qu’une seule envie une fois une mission finie, c’est de passer à la suivante...
En résumé
Les points forts de War for the Overworld
- - Une patte graphique très attachante
- - Un hommage brillant à la série de Bullfrog
- - Une équipe particulièrement investie dans son projet
- - Système de jeu toujours efficace...
- … avec des améliorations notables de gameplay
- - La joie de pouvoir jouer à un Dungeon Keeper Moderne et honnête
- - N’EST PAS DUNGEON KEEPER MOBILE
Les points faibles de War for the Overworld
- - Jeu lancé trop tôt donc pas complètement fini (quelques bugs, ralentissements, modes de jeu manquants)
- - Peine à se démarquer de Dungeon Keeper (on aurait aimé voir plus de véritables nouveautés)
- - On ne se sent pas vraiment impliqué dans la campagne
- - Des menus de contrôle pas toujours pratiques
- - Traduction française partielle seulement
- - Un peu trop facile et répétitif (à voir avec les nouveaux niveaux)
Bande annonce du jeu War for the Overworld
Code de téléchargement pour Mewtwo
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