Test du jeu Absolum : un beat'em up sublime mais au gameplay perfectible
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Critique du jeu Absolum sur PC
Absolum s’impose d’emblée par son esthétique irréprochable, mais peine à convaincre totalement par son gameplay.
Que vous soyez nostalgique des beat’em up d’antan ou simplement curieux de découvrir une revisite moderne du genre, Absolum risque à la fois de vous charmer… et de vous agacer.
Sous son écrin somptueux, direction artistique flamboyante et bande-son énergique se cache une expérience foisonnante de détails, mais parfois desservie par des choix de gameplay discutables.
Développé par Dotemu, Guard Crush Games et Supamonks, et édité par Dotemu et Gamirror Games, Absolum est disponible sur PC depuis le 9 octobre 2025, ainsi que sur Nintendo Swtich et PlayStation 5 depuis le 15 octobre. Le jeu a déjà franchi la barre des 200 000 ventes lors de sa première semaine. Un succès commercial prometteur, mais qu’en est-il manette en main ? Réponse, en découvrant le test d'Absolum réalisé sur PC.
Absolum est un titre qui séduit d’abord par son esthétique soignée et son univers visuel riche, véritable hommage aux beat’em up d’antan
Histoire
Absolum prend place dans un univers médiéval-fantastique où, après de nombreuses dérives, les magiciens sont désormais pourchassés par un nouvel ordre continental. Vous incarnez de simples rebelles décidés à s’opposer à ce pouvoir oppressif, armés de courage et d’un brin de folie.
Sur le papier, le scénario semble vouloir réveiller des échos familiers dans l’esprit des amateurs du genre. Et difficile de ne pas sourire face au design noir et rouge des adversaires, qui évoque (sans jamais le copier) une certaine armée impériale venue d’une galaxie lointaine. On reste heureusement loin du plagiat, même si la trame narrative manque parfois d’originalité.
Le récit, bien que travaillé, sert davantage de prétexte à l’action que de véritable moteur d’aventure. On y retrouve les archétypes classiques du médiéval-fantastique : héros rebelles, ordre autoritaire, bestiaire convenu. Pourtant, Absolum parvient à distinguer dans les détails un dialogue bien écrit par-ci, un décor richement évocateur par-là.
La narration sait rester légère : les dialogues sont suffisamment courts pour ne pas casser le rythme, mais assez consistants pour entretenir l’intérêt du joueur et donner un peu de chair à l’univers.
Game System
C’est sans doute le principal point faible d’Absolum. Car si visuellement le titre frôle la perfection, son cœur de gameplay mélange de beat’em up et de rogue-like laisse une impression mitigée. Une union qui, sur le papier, semblait prometteuse, mais qui ici manque de profondeur et paraît parfois datée.
Le côté Beat’em Up
Sur ce plan, Absolum s’en sort plutôt bien. C'est maîtrisé et agréable à prendre en main. Les combats sont fluides, un peu lents certes, mais cela contribue à instaurer une atmosphère vintage, et les 4 personnages jouables offrent des styles de jeu suffisamment distincts pour varier les plaisirs, même si les mécaniques de base restent identiques. On ne crie pas à la révolution, mais l’essentiel est là : le gameplay est solide et efficace.
Les boss, aux patterns classiques mais bien pensés, ajoutent un peu de tension, malgré un bestiaire globalement limité et un manque de renouvellement entre les runs. Quelques petites surprises chemins alternatifs ou événements spéciaux viennent tout de même dynamiser l’aventure.
L’aspect Rogue-like
C’est ici que le bât blesse. La dimension rogue-like est étonnamment superficielle. La faible variabilité entre les runs et la similarité des personnages rendent les parties rapidement répétitives. Contrairement à d’autres jeux du genre, changer de héros ne modifie pas radicalement la manière de jouer.
Les mécaniques censées offrir de la rejouabilité (pouvoirs, artefacts, bonus) se révèlent anecdotiques. Certes, chaque personnage dispose d’un ensemble de coups (attaque de base, technique, spéciale, dash, saut…), et différents éléments viennent leur attribuer des effets. Mais dans les faits, ces effets n’influencent presque jamais la stratégie ou la façon d’aborder un combat.
Prenons l’exemple du pouvoir d’eau, qui permet d’enfermer les ennemis dans des bulles : amusant sur le papier, mais totalement dispensable dans l’action. Ce constat s’applique à la quasi-totalité des pouvoirs et bonus : ils n’apportent ni variété ni réel impact sur le gameplay. Même les artefacts, censés diversifier les runs, se répètent d’une partie à l’autre.
Autre déception : l’absence de choix stratégiques entre les salles. Là où la plupart des rogue-like permettent d’orienter sa progression selon les récompenses disponibles, Absolum impose un chemin unique, rendant les power-ups encore moins pertinents. Le système de progression, basé sur le déblocage de ressources et d’améliorations (PV, seconde vie, compétences, etc.), se complète sans choix, créant un sentiment d’évolution superficiel.
Résultat : un aspect rogue-like qui semble là pour cocher une case plus que pour enrichir le gameplay. Une illusion de progression qui rallonge artificiellement la durée de vie, sans jamais renouveler l’expérience. On a la sensation que l’aspect rogue-like est là avant tout pour ralentir la progression du joueur et allonger artificiellement la durée de vie.
Un bon point : le mode coop
Heureusement, le mode deux joueurs, jouable en ligne ou en local, apporte une vraie bouffée d’air frais. Le jeu reste lisible à deux, la difficulté s’ajuste bien, et les combats partagés se révèlent franchement amusants.
Graphisme
Visuellement, Absolum est une véritable réussite. Le jeu arbore une direction artistique éclatante, mêlant des teintes chaudes et saturées à un trait de dessin proche de la bande dessinée. Ce style remarquable doit beaucoup à la collaboration avec le talentueux studio d’animation Supamonks (Rabbids Invasion: Mission to Mars). Chaque décor semble peint à la main et regorge de petits détails qui donnent vie à cet univers médiéval-fantastique.
Les couleurs vives et contrastées contribuent à créer une atmosphère à la fois sombre et énergique. Une palette audacieuse renforce le sentiment de chaos et d’aventure, tout en restant lisible même dans les combats les plus intenses.
Les personnages bénéficient d’un design soigné et expressif. Chacun possède une silhouette identifiable au premier coup d’œil, ce qui facilite la lecture à l’écran, surtout en multijoueur. Les animations, bien que simples, dégagent une belle fluidité et une certaine personnalité.
Les environnements se renouvellent avec variété : forêts corrompues, tavernes délabrées, souterrains rougeoyants… autant de lieux qui témoignent d’un vrai soin artistique. Les arrière-plans fourmillent de vie et de petites touches humoristiques qui rappellent l’esprit des comics d’heroic fantasy.
Enfin, le contraste entre les décors bruts et les effets lumineux des attaques ou des sorts donne un cachet visuel unique. Sans révolutionner le genre, Absolum impose un style reconnaissable, cohérent et particulièrement séduisant.
Bande son
Absolum propose une bande-son solide et entraînante, qui accompagne efficacement l’action. Les morceaux rythmés dynamisent les combats et renforcent l’intensité des affrontements, notamment face aux boss où la tension monte d’un cran. Si l’ensemble soutient bien le rythme du jeu, il lui manque cependant cette touche mémorable capable de marquer durablement le joueur.
Cependant, certaines pistes semblent parfois un peu hors contexte, peinant à coller pleinement à la situation ou à l’émotion du moment. On sent une volonté d’offrir une identité sonore marquée, mais le résultat manque parfois de cohérence.
La bande originale d’Absolum a été composée par l’Anglais Gareth Coker (Ori and the Will of the Wisps), en collaboration avec Yuka Kitamura (Dark Souls, Elden Ring) et Mick Gordon (Doom Eternal). Ensemble, ils signent une bande-son puissante et immersive, à la hauteur de l’intensité des combats.
Si la qualité de production impressionne, certains thèmes manquent toutefois d’une identité propre : agréables à écouter, ils peinent à devenir véritablement emblématiques. On ne retrouve pas toujours cette signature sonore unique qui ferait dire : “cette musique, c’est Absolum.”
À noter que la bande originale sera disponible en édition vinyle 2LP en France début 2026, pour le plus grand plaisir des collectionneurs.
Mon avis concernant Absolum sur PC
Absolum est un titre qui séduit d’abord par son esthétique soignée et son univers visuel riche, véritable hommage aux beat’em up d’antan. On sent une passion sincère derrière le projet, un amour du dessin, des couleurs et du détail. Le jeu offre une base solide et un certain plaisir immédiat manette en main, notamment grâce à la fluidité de ses combats et à son mode coopératif particulièrement amusant.
Cependant, derrière ce bel emballage se cache une expérience un peu inégale. Le mélange entre beat’em up et rogue-like ne trouve pas toujours son équilibre, et la progression finit par manquer de profondeur. Le manque de variété du bestiaire, la répétitivité des runs et l’absence de véritables choix stratégiques pèsent sur la rejouabilité.
Malgré tout, Absolum reste un jeu attachant, agréable à parcourir, et capable d’offrir de bons moments, surtout à deux. Il ne révolutionne pas le genre, mais il a le mérite de le célébrer avec style et personnalité.
Ce qu'il faut retenir
Les points forts de Absolum
- - Direction artistique magnifique, colorée et pleine de caractère.-
- - Combats fluides et accessibles, faciles à prendre en main.
- - Mode coopératif local et en ligne très amusant.
- - Ambiance sonore entraînante, bien que parfois inégale.
- - De nombreux petits détails visuels et dialogues qui enrichissent l’univers.
Les points faibles de Absolum
- - Aspect rogue-like superficiel et peu impactant.
- - Progression répétitive et manque de choix stratégiques.
- - Bestiaire et boss peu variés entre les runs.
- - Pouvoirs et artefacts sans réelle influence sur le gameplay.
- - Difficulté à trouver un vrai rythme entre action et progression.