Test du jeu Mafia: The Old Country - Découvrez les origines de la saga
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Critique du jeu Mafia: The Old Country sur PS5
Après avoir exploré l’Amérique des années 30 et 40, la saga Mafia remonte le temps avec Mafia : The Old Country, un épisode ambitieux qui nous plonge dans la Sicile du début du XXᵉ siècle. Développé par Hangar 13, ce préquel raconte la naissance de la Cosa Nostra à travers le destin tragique d’Enzo Favara, un jeune mineur échappé des enfers souterrains, qui gravit les échelons d’une famille criminelle tout en rêvant d’amour et de liberté. Entre fresque historique et drame humain, Mafia : The Old Country tente de renouer avec les origines du mythe. Reste à savoir si ce retour aux sources séduit autant par sa mise en scène que par son gameplay.
Découvrez le test Mafia: The Old Country sur PS5, également disponible sur Xbox Series et PC depuis le 8 août 2025.
Mafia : The Old Country réussit à captiver grâce à sa mise en scène et son atmosphère magistrale
Histoire
Au début du XXᵉ siècle, en Sicile, Enzo Favara, jeune mineur ayant connu l’enfer des mines de soufre, rêve d’une vie libre. Après un drame qui bouleverse son existence, il trouve refuge dans le vignoble d’un puissant propriétaire, Don Bernardo Torrisi, figure respectée et crainte de la vallée.
Sous sa protection, Enzo découvre un monde où l’honneur et la loyauté se mesurent autant par le sang que par la parole donnée. De simple ouvrier, il gravit peu à peu les échelons d’une famille criminelle en plein essor, au cœur d’une Sicile tiraillée entre traditions rurales, industrialisation et domination des grands propriétaires.
Mais cette ascension a un prix : entre amour interdit, vengeance, et luttes de pouvoir, Enzo se retrouve pris dans une spirale où les liens du sang et de l’honneur deviennent indissociables. Sur fond de rivalités entre clans, de trahisons et d’éruptions volcaniques, Mafia: The Old Country retrace la naissance du mythe mafieux, avant l’exil vers l’Amérique.
L’action du jeu s’inscrit dans une Italie en pleine transformation, à une époque où la Sicile vivait encore dans l’ombre du féodalisme. L’île, rattachée depuis peu au Royaume d’Italie, reste marquée par la pauvreté, les inégalités sociales et l’absence d’un véritable État de droit. Dans ce vide politique, la mafia s’impose comme un pouvoir local, se présentant à la fois comme protectrice et prédatrice. Le jeu illustre parfaitement cette dualité : les familles mafieuses contrôlent les terres, les récoltes et les échanges, imposant leur loi sous couvert d’“honneur” et de “protection”. Ce système du pizzo (l’impôt de protection) structure une économie souterraine où les alliances se nouent et se brisent au gré des vendettas.
Le jeu évoque également un aspect souvent oublié : celui des mines de soufre siciliennes, symboles d’exploitation et de misère. Des milliers d’enfants, appelés carusi, y travaillaient dans des conditions inhumaines, vendus par leurs parents pour rembourser des dettes. Ces mines, essentielles à l’économie locale, étaient aussi le terrain d’influence des barons terriens et des clans mafieux.
Dans ce climat d’oppression, beaucoup rêvent d’un ailleurs. Entre 1890 et 1915, des centaines de milliers de Siciliens quittent leur terre pour “La Mèrica”, espérant y construire une vie meilleure. Une période charnière que le jeu évoque en filigrane, comme un pont entre les racines siciliennes de Mafia: The Old Country et la genèse du crime organisé que l’on retrouvera dans Mafia: The City of Lost Heaven.
Game System
Je ne vais pas vous cacher que dès les premières heures, Mafia : The Old Country m’a frustré. D’abord parce que les scènes de gunfights tardent à venir, et ensuite parce que je m’attendais à un jeu en open world, me laissant explorer l’île à ma guise. Le tutoriel est bien intégré à l’histoire et, au fil du jeu, on apprend à collecter des objets, acheter des armes au bazar, acquérir de nouvelles tenues, collectionner voitures et chevaux, ou encore prendre des photos du paysage.
Pourtant, l’ensemble reste largement sous-exploité, comme si le gameplay avait été réduit plusieurs fois en cours de développement. À aucun moment dans l’histoire, je n’ai eu l’occasion d’y revenir, la progression étant strictement guidée par les missions principales. De la même manière, les armes ramassées sur le terrain (pistolet, fusil à pompe ou carabine) suffisent souvent, rendant les achats et améliorations facultatifs.
Les gunfights, justement, s’appuient sur un système de couverture classique, déjà vu dans de nombreux titres comme Uncharted. Les phases d’infiltration sont assez nombreuses et reprennent des mécaniques familières d’autres jeux, comme Assassin’s Creed : jeter une pièce pour distraire un ennemi, cacher des corps dans des caisses, déclencher de petites QTE pour maîtriser ses adversaires ou bénéficier de visions à travers les murs.
Les développeurs ont davantage voulu raconter une histoire que laisser jouer librement. Une fois qu'on a compris ça, le jeu est vraiment plaisant. Les duels au couteau, nombreux face aux boss, apportent une dynamique originale et engageante : chaque affrontement se déroule dans une arène où il faut alterner attaques, esquives et contres, le tout servi par une mise en scène soignée. Les séquences de conduite, à cheval ou en voiture, sont également réussies, avec une maniabilité agréable et très accessible.
Graphisme
Mafia : The Old Country séduit avant tout par sa reconstitution minutieuse de la Sicile du début du XXᵉ siècle, portée par une approche cinématographique et un niveau de détail inédit pour la série, aussi bien dans les environnements que dans la modélisation des personnages. Ce volet s’impose sans conteste comme le plus abouti de la franchise sur le plan visuel.
Les paysages, superbes et variés, mêlent littoral méditerranéen, ruines antiques, vignobles, oliveraies et villages pittoresques, sublimés par une palette de couleurs chaudes et naturelles qui renforce le sentiment d’immersion. Chaque lieu dégage une atmosphère propre, du charme tranquille des petites ruelles aux panoramas époustouflants des côtes siciliennes.
Les personnages bénéficient d’un soin tout particulier, avec des modélisations détaillées et des animations faciales très expressives. Enzo, incarné par l’acteur italien Riccardo Frascari, se distingue par une interprétation crédible et nuancée, qui donne vie au protagoniste et renforce l’attachement du joueur à son parcours.
Bande son
L’équipe de développement de Mafia : The Old Country a accordé une attention toute particulière à la dimension sonore pour renforcer l’immersion et la cohérence historique du jeu. Chaque élément audio a été pensé pour servir la narration et ancrer le joueur dans la Sicile du début du XXᵉ siècle. Les musiques, signée BT, composées dans un style classique, mêlent instruments traditionnels siciliens et orchestrations plus cinématiques afin d’accompagner l’émotion des scènes et d’intensifier les moments d’action ou d’infiltration.
Le jeu contient des éléments qui s’insèrent naturellement dans le récit. : musiciens de rue, chants de mineurs et mélodies locales s’entremêlent à la bande originale, renforçant la crédibilité des environnements.
Les bruitages ont bénéficié d’un travail d’enregistrement particulièrement soigné. Les armes ont été captées à partir de modèles réels, avec une inspiration tirée des grands westerns modernes pour offrir des sons percutants et puissants.
Les véhicules, enregistrés sur route, retranscrivent fidèlement le caractère brut et mécanique des voitures d’époque.
À cela s’ajoutent des enregistrements réalisés directement en Sicile (marchés, littoral, campagnes, etc), qui apportent une authenticité rare à chaque lieu.
Enfin, le doublage se montre toujours juste, en français et en italien, avec une interprétation qui retranscrit efficacement les émotions et la tension dramatique.
Durée de vie
Comptez environ 17 heures pour boucler l’histoire principale. De mon côté, j’espère qu’un futur DLC viendra enrichir cette belle parenthèse sicilienne.
Mon avis concernant Mafia: The Old Country sur Sony Playstation 5
Sans révolutionner la formule, Mafia : The Old Country réussit à captiver grâce à sa mise en scène et son atmosphère magistrale. L’histoire d’Enzo Favara, soutenue par une direction artistique inspirée et une bande-son d’une grande justesse, donne au jeu une dimension dramatique rare. Certes, le gameplay reste daté, parfois trop guidé, et certaines idées paraissent sous-exploitées. Mais malgré ces limites, le titre impose un vrai charme, celui des jeux qui privilégient la narration à l’action pure. Avec The Old Country, la saga Mafia retrouve un souffle, une identité et une émotion qui rappellent pourquoi elle compte encore parmi les grandes références du jeu narratif.