Test du jeu Ovis Loop : le loup et l'agneau dans un rogue-lite post-apo

publié le 25 août 2025 à 13h45.
Dernière modification le 25 août 2025 à 21h03

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Critique du jeu Ovis Loop sur PC

Et si l’agneau de la fable avait décidé d’arrêter de bêler pour enfin sortir les crocs ? Bienvenue dans Ovis Loop, où Omega, mouton cobaye boosté à la cybernétique, prend son destin en main (ou en sabot) pour aller tailler en pièces le Dr Wolf.
Derrière ce conte post-apo revisité se cache Lifuel, un petit studio coréen de trois personnes qui balance son premier jeu en Early Access. Leur pari : un rogue-lite nerveux qui mélange le deck-building de Slay the Spire avec la nervosité de Dead Cells, le tout emballé dans une ambiance cyberpunk bien sombre. Et mine de rien, la recette a déjà fait parler d’elle, avec une démo remarquée au Steam Next Fest cet été.
Un agneau armé, un loup mégalo, et une boucle à casser encore et encore : voilà la promesse. Mais les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ou les lisent. Alors pour vous faire un avis, découvrez le test de Ovis Loop disponible sur PC via Steam depuis le 14 aout 2025.

On sent l’amour du conte détourné, le mélange entre la nostalgie du pixel et un ton moderne qui a du mordant

Histoire

Ovis Loop, c’est un peu comme si la fable du Loup et de l’Agneau avait pris une grosse claque nucléaire avant de se retrouver dans un laboratoire cyberpunk. Ici, pas de prairie ensoleillée où maître Loup vient discuter poliment du droit du plus fort : on incarne Omega, un mouton cobaye, version musclée et augmentée, qui a fusionné avec une conscience robotique. Bref, l’agneau de la comptine s’est transformé en machine de guerre. Et devinez quoi ? Il n’a pas du tout l’intention de se laisser croquer.

Ovis Loop Ovis Loop

L’adversaire, c’est le docteur Wolf, le grand méchant, le prédateur en blouse blanche, qui préfère les expérimentations cruelles aux siestes digestives. Le jeu ne déroule pas sa narration de manière frontale : pas de grandes cinématiques façon "il était une fois". Ici, ce sont des fragments de documents et de données qu’on récupère au fil des runs, comme des miettes de pain laissées sur le chemin. Petit à petit, on recolle les morceaux de ce monde post-apo.

Ovis Loop Ovis Loop

Ça ne raconte jamais tout, mais ça installe une ambiance : celle d’un conte ancien réécrit en mode rogue-lite, où l’agneau ne se fait pas dévorer... il découpe.

Game System

14/20

Sur le papier, Ovis Loop évoque un cousin de Dead Cells qui aurait trop plongé dans Slay The Spire. Le concept initial visait même à transposer la mécanique de deck-building dans un gameplay nerveux et en temps réel. Le résultat se ressent : de nombreuses bonnes idées sont présentes, builds, choix stratégiques, carte à embranchements, mais un manque de variété et de lisibilité laisse encore trop souvent le loup montrer ses crocs.

Ovis Loop

Chaque run démarre sobrement : une grande épée à deux mains, un mouton sous stéroïdes, et le monde à dépecer. Les évolutions se construisent via un système d’aptitudes modulables. À chaque récompense, on doit choisir : une nouvelle capacité ou l’amélioration d’une existante. Et si on augmente, il faut décider entre passif et combo actif. Simple à dire, mais très vite, ça devient une cuisine étrange où l’on ajoute des épices improbables à une recette déjà corsée.

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Et puis il y a le Mantium, la monnaie du jeu, qui sert de levier entre les runs. C’est un peu l’équivalent des âmes ou des cellules bleues ailleurs : on les dépense pour des upgrades permanents (plus de PV, nouveaux emplacements de pouvoirs, voire changement d’arme principale).
Le principe est génial : on peut fusionner des pouvoirs ou les tordre pour les rendre plus exotiques. Par exemple : transformer une esquive enflammée en dash qui lâche des balles de fusil à pompe en feu. Ça récompense l’expérimentation et limite l’aléatoire.
Le problème ? Ce n'est pas toujours clair. Parfois, on ne comprend pas pourquoi un slot est dispo et d’autres fois non. Et quand on choisit un effet, il arrive qu’on ne voie même pas ce qu’il a changé. On sent l’idée brillante derrière, mais il manque une bonne couche de lisibilité.

Ovis Loop

La progression se fait sur une carte façon Slay The Spire, avec un chemin ramifié et des choix de routes à chaque étape. On enchaîne combats, mini-boss, récompenses, et gros boss en bout de zone. Une structure qui marche toujours bien, mais qui aurait mérité des environnements plus variés.

Ovis Loop

Côté sensations, le jeu se veut rapide et frénétique. Les télégraphes visuels et sonores aident à survivre au chaos, mais un bémol persiste : le feeling du personnage. Omega donne parfois l’impression d’être en apesanteur, flottant au lieu de foncer avec la férocité d’un mouton vengeur. Les frappes souffrent d’une sensation  de latence, ce qui freine la sensation d’impact et enlève un peu de mordant aux attaques. Là où Dead Cells donne la patate avec un dash électrique et des coups tranchants, Ovis Loop reste encore un peu mou du genou.

Ovis Loop

Et que dire des ennemis ? Ils sont nombreux mais plutôt basiques. On affronte des paquets entiers de mobs clonés, aux patterns limités et trop prévisibles, sans vraie synergie ni IA marquante. Résultat : on enchaîne les mêmes combos en boucle et ça marche sur tout le monde. L’impression est plus celle de cogner dans des hordes de punching-balls que d’affronter des adversaires vivants, et de temps à autre, l’un d’entre eux réussit à toucher, surtout à cause du chaos ambiant qui rend l’action brouillonne. Cela dit, les mises à jour récentes montrent que les développeurs travaillent à enrichir le bestiaire, un signe encourageant qui va dans le bon sens.

Ovis Loop

Ajoutez à cela un level design trop générique : des zones vastes mais vides, avec peu ou pas de secrets à découvrir. On peut fuir facilement, il n’y a pas vraiment de pièges ni de petits détours malins. Bref, ça manque de personnalité et ça renforce la confusion, surtout avec les explosions visuelles qui masquent la moitié de l’écran. Ovis Loop reste un jeu nerveux, porté par une panoplie d’attaques et de combinaisons qui maintiennent le plaisir de jouer. Le rythme frénétique et le chaos ambiant assurent des affrontements intenses, même si la latence des coups et le manque de variété des ennemis limitent encore la profondeur du combat. Les récentes mises à jour laissent entrevoir une vraie volonté des développeurs d’améliorer le bestiaire et d’affiner l’équilibrage, ce qui donne bon espoir pour la suite. Il ne manque finalement qu’un soupçon de personnalité supplémentaire à ces adversaires et une meilleure lisibilité pour transformer Ovis Loop en un incontournable du rogue-lite nerveux.

Ovis Loop

Graphisme

15/20

Visuellement, Ovis Loop fait le job. Le pixel art est fin, détaillé, fluide, et clairement influencé par Dead Cells. Les animations ont de la classe, les effets visuels claquent, et certains passages où la caméra zoome, mettent bien en valeur les décors et les alliés PNJ.

Ovis Loop

Mais l’illusion se fissure vite : trop peu d’ennemis différents, des environnements qui se ressemblent, et une certaine monotonie qui s’installe. Oui, les boss sortent du lot : eux sont stylés, imposants, et parfaitement dans le ton de ce conte cyberpunk où l’agneau est armé jusqu’aux dents. Mais pour le reste, on sent la répétition.

Ovis Loop

C’est beau, mais ça manque de variété pour tenir sur la longueur. L’univers a besoin de plus de diversité visuelle pour que le joueur ne sente pas qu’il parcourt encore et toujours la même bergerie en ruines.

Bande son

13/20

La bande-son, elle, fait son boulot technique. Les indices audio complètent les visuels et permettent de lire le champ de bataille dans le chaos. Les impacts sonnent bien, les bruits de coups sont satisfaisants, mais côté musiques... on est plus proche d’une berceuse monotone que du grand méchant loup qui surgit dans la clairière.

Ovis Loop

La musique est répétitive, pas vraiment adaptée au ton, et finit par se faire oublier. Dommage, car l’univers aurait mérité une ambiance sonore plus marquée, oscillant entre menace et tension, comme dans les contes où l’on entend le souffle du loup derrière les arbres.

Mon avis concernant Ovis Loop sur PC

14/20

Tu sais, ce qui fait vraiment rugir de satisfaction (bêler de joie ça fait moins classe je trouve…) dans Ovis Loop, c’est cette belle idée de loot et de combos. On récupère des compétences, des bonus, et on les assemble façon puzzle cherchant à transformer l’essai… une esquive feu, un tir explosif, un dash façon Tornade de toison synthétique …. Ces choix offrent à chaque run l’occasion de tisser un build unique, parce que, roulement de tambour, même le plus mignon des agneaux peut devenir le prédateur de sa propre légende.
Et gros point pour l’ambiance ! Cyber agneau, loups mécaniques, pixel art soigné : l’univers fonctionne très bien, malgré ses défauts. On sent l’amour du conte détourné, le mélange entre la nostalgie du pixel et un ton moderne qui a du mordant. C’est troublant, c’est étrange, c’est cohérent. Bref, l’ambiance est réussie.
Maintenant, oui, c’est encore en Early Access, et c’est à la fois sa promesse et sa faiblesse. Plein de contenu est prévu (Hard Mode, nouvelles armes, modules, scénarios, événements…). Il y a clairement de la marge pour faire briller davantage ce bijou, affiner l’ergonomie, ajouter du peps aux environnements, du charisme aux mobs, et de la lisibilité aux combos. Parce que pour l’instant, certaines machines sont confuses, les ennemis parfois trop nombreux, l’espace trop vide, et les builds parfois flous.

Bande annonce du jeu Ovis Loop