Test de Dragon is Dead sur PC : un roguelite stylé et brutal

publié le 5 juin 2025 à 11h10.
Dernière modification le 5 juin 2025 à 22h09

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Critique du jeu Dragon Is Dead sur PC

Dragon is Dead a surgi des entrailles de l’accès anticipé comme un démon encore fumant de forge. Développé par TeamSuneat et édité par PM Studios, ce roguelite en 2D s’inscrit dans la longue lignée des jeux où l’on meurt souvent, et avec panache.

Mais attention : ici, pas question de dieux bienveillants, ni de renaissance paisible au bord d’un feu de camp. Ce monde est noir, visqueux, hostile taillé pour les amateurs de combats techniques et de builds obsessionnels.

Envie de plonger dans l’arène, lame au clair, en quête de loot, de puissance et de vengeance draconique ? Suivez-moi pour découvrir le test de Dragon is Dead, passé par l’early access avant sa sortie officielle sur PC via Steam le 6 juin 2025.

Dragon is Dead est un excellent roguelite, taillé pour les amateurs de défis stylés, de builds obsédants et de dark fantasy crasseuse...

Histoire

Dans l’éternel conflit entre les cieux et les profondeurs, tous les dragons tombèrent… sauf un.
Guernian, le Fléau-Cramoisi, le Maudit aux écailles ternies, a survécu. Mais à quel prix ? Seul, le cœur noirci par la perte de ses frères, il a ouvert une faille, une blessure béante dans la chair du monde, et y a injecté sa rancune, distillée en corruption pure. Un mal rampant, poisseux, irréversible.

Dragon Is Dead Dragon Is Dead

L’univers de Dragon is Dead s’inscrit dans une dark fantasy dense et ambitieuse, dans la lignée d’un Berserk ou d’un Salt and Sanctuary. Le background est vaste, travaillé, mais livré par blocs de texte... massifs. Et uniquement en anglais. Il n’y a ni voix, ni musique pour porter ces monologues désespérés. Juste toi, ton personnage, et des lignes. Beaucoup de lignes. Alors oui, le lore est là, suintant de douleur et de ruines, mais à moins d’être mordu de grimoires poussiéreux, tu risques, comme moi, de décrocher passé les premières incantations.

Dragon Is Dead Dragon Is Dead

Game System

17/20

Dragon is Dead est un side-scroller hack’n’slash roguelite, une lignée de jeux qui prospère à l’ombre des géants (Dead Cells, Skul : The Hero Slayer, Hollow Knight…). Mais ici, pas de dieux lumineux ni de promesses de rédemption. Chaque run est un cauchemar, un labyrinthe organique à travers des terres gangrenées, peuplées de monstres suintants, de morts hurlants et d’arbres possédés.

Dragon Is Dead

Le cœur du jeu ? Le loot et la spécialisation

Tu avances, tu meurs, tu lootes, tu renais. Classique, oui, mais d’une efficacité redoutable. Le système de compétences est structuré en paliers bien lisibles (compétences de base, principales, ultimes...), avec des synergies naturelles. Investis dans une voie, et tu débloques des sorts plus puissants, plus spécialisé. Il y a un vrai plaisir à façonner son build, à voir son personnage muter en une machine de guerre fluide et létale.

Dragon Is Dead

Trois voies sont possibles, le feu, la glace et l’éléctricité, chacun ayant ses spécificités, à compléter bien sûr avec des autres compétences passives disponibles dans les artefacts et les compétences des loots.
Chaque compétence est assignable à une touche. À toi d’imaginer tes combos de l’enfer, en liant une attaque de zone à un dash éclatant, suivi d’un saut double, puis d’un finish brûlant digne d’un démon. Les combats sont nerveux, ultra-fluides, avec un vrai "feeling" de contrôle. Il y a un côté Dead Cells dans cette façon de glisser d’un ennemi à l’autre, de détruire des hordes avec grâce et barbarie.

Dragon Is Dead

Et si tu meurs (tu mourras), le jeu garde en mémoire deux choses :

  • - ton équipement (ton précieux arsenal d’arme et de haine),
  • - et tes Pierres Magiques, une monnaie noire pour acheter de nouveaux objets ou relancer les stats de ton stuff.
Dragon Is Dead

À chaque run, tu ramasses :

  • - Pierres Magiques et Clés pour ouvrir des coffres verrouillés ;
  • - Or, à dépenser dans des échoppes tordues pour des bonus éphémères ou des capacités inédites ;
  • - Artefacts, passifs puissants (bonus de dégâts, perks, bonus de vitesse ou de défense...) ;
  • - XP, pour renforcer tes stats brutes comme un bon gros berserker enragé.
Dragon Is Dead

Mais là où le jeu déploie ses ailes, c’est dans le système de synergies d’artefacts.
Accumuler plusieurs artefacts du même type et vous pourrez espérer débloquer les effets de palier (il faut 2, 4, 5... artefact ayant la même synergie pour débloquer les paliers correspondant) qui donne des effets supplémentaires. Résultat ? Chaque run est un cas de conscience. Tu trouves une amulette de feu ? Tu hésites : elle est puissante, mais brise ta synergie foudre. Tu manques de place, tu dois trancher. Littéralement. S’adapter à la run, sacrifier un build feu pour tenter une synergie foudre… Ce dilemme tactique est constant, et franchement grisant.

Dragon Is Dead Dragon Is Dead

Parfois, l’aléatoire se rit de toi. Tu voulais une armure vampirique ? Dommage. Tu n’as que des artefacts d’agilité. Alors tu changes tout. À condition d’avoir assez d’or, d’XP, et de nerfs.
Entre chaque run, tu reviens en ville, vestige paisible dans un monde ruiné, pour investir dans des améliorations permanentes : plus de potions, plus d’item, plus de puissance.
Ton personnage grandit. Ton gameplay aussi. Et quand tu retournes sur le champ de bataille, que tu one-shot les démons qui t’humiliaient deux heures plus tôt ? Tu souris. D’un sourire de chasseur.
Mon premier affrontement contre Longmore, un arbre démoniaque aux trois têtes, fut un carnage. J’étais à sec, encerclé par ses crânes incandescents. Mort en dix secondes.
La fois suivante ? Build esquive, bonus de vitesse, synergie feu : je l’ai tranché en silence, comme un moine assassin. Le jeu récompense ton talent autant que ton build, et ça, c’est précieux.

Dragon Is Dead

Petit bémol : pour l’instant, un seul itinéraire. Les biomes sont superbes, mais reviennent toujours dans le même ordre avec un seul boss possible. Un peu répétitif à la longue, mais chaque run reste différente grâce aux loots et aux synergies.

Dragon Is Dead

Dragon Is Dead v1.0

Grâce à une version press review plus avancée que l’early access disponible publiquement, j’ai pu accéder à du contenu inédit… et autant dire que ça change la donne.

Dragon is Dead 1.0 Dragon is Dead 1.0

Premier choc : un nouveau personnage jouable, un chevalier vampirique, aussi élégant que brutal. Exit les combos élémentaires classiques : ici, on parle d’un gameplay plus lourd, plus viscéral, mais terriblement jouissif. L’arbre de compétences est entièrement repensé, avec des capacités vampiriques basées sur le vol de vie, des buffs sombres, et une gestion fine du risque. Tu frappes, tu regagnes des PV, mais gare à l’avidité : tu t’exposes autant que tu t’enrichis.
Un vrai régent de la nuit, qui relance totalement l’intérêt du jeu, même pour ceux ayant rincé les premiers biomes.

Dragon Is Dead 1.0 Dragon Is Dead 1.0

Autre bonne surprise : la version française est désormais disponible. Tous les textes ont été traduits, ce qui rend le lore plus accessible, même si certains passages restent un peu raides dans la forme (on sent parfois la traduction brute). Mais ça reste un net progrès. Plus besoin de s’arracher les rétines sur des monologues en anglais archaïque pour comprendre la chute des dragons ou la naissance de la corruption. L’immersion gagne en profondeur, surtout pour les joueurs qui veulent vraiment s’investir dans l’univers sans barrière linguistique.

Dragon is Dead 1.0

Enfin, le contenu semble s’étoffer en coulisses : de nouveaux artefacts, quelques équilibrages visibles, et une interface un peu plus lisible. Ce n’est pas encore la version finale, mais on sent que l’équipe de TeamSuneat affine son monstre avec soin.

Dragon Is Dead 1.0

Et moi, dans tout ça ?
J’ai voulu jouer les fiers. Affronter le boss final sans potions.
Pas d’or, pas de soin. J’ai mordu la poussière, évidemment.
Mais bon… c’est pas la mort.
(Enfin si… mais non.)
Allez. Une dernière run. Pour le sang.

Graphisme

18/20

Dragon is Dead est somptueux. Chaque pixel semble trempé dans du sang séché, chaque animation respire la douleur. Forêts maudites, catacombes hantées, camps dévastés... tout est beau, mais d’une beauté brisée. On pense à Blasphemous pour cette manière de faire de la souffrance un art. On sent presque les cendres dans l’air, la bile dans les flaques, la tension dans chaque ruine.
Un univers visuel fort, qui imprime sa marque jusque dans les animations des sorts et des boss.

Dragon Is Dead Dragon Is Dead

Bande son

15/20

La musique, bien que discrète, pose l’ambiance dès le départ. Des nappes sonores envoûtantes, des mélodies sombres comme des prières de fin du monde. Les bruitages sont précis, chaque impact sonne juste, chaque esquive a son souffle. L’ensemble accompagne parfaitement l’action et l’univers.

Dragon Is Dead

Mais hélas, pas de voix. Et surtout : pas de musique pendant les dialogues. Résultat ? De longs échanges silencieux, presque figés, là où une bande-son ou des doublages auraient pu transformer la scène en moment intéressant. Au lieu de ça… on clique. On lit (trop). On zappe le texte et on retourne à la filoche.

Dragon Is Dead

Mon avis concernant Dragon Is Dead sur PC

16/20

Dragon is Dead est un excellent roguelite, taillé pour les amateurs de défis stylés, de builds obsédants et de dark fantasy crasseuse. C’est exigeant, mais juste. Dur, mais gratifiant.
Un monde où tu meurs souvent… mais où chaque retour est plus violent, plus maîtrisé. Comme si tu devenais toi-même un monstre.
Il lui manque encore un peu de diversité, quelques voix, peut-être un second souffle narratif plus vivant. Mais pour un early acces, c’est prometteur, sanglant, jouissif. Tout n’est pas encore accessible à l’heure actuelle, et j’ai hâte de découvrir la suite et de venir mourir dans de nouveaux environnements.

Bande annonce du jeu Dragon Is Dead