Phantom Breaker revient avec style dans Battle Grounds Ultimate

Critique du jeu Phantom Breaker : Battle Grounds Ultimate sur Switch

Histoire

Phantom, un mystérieux individu, manœuvre dans l’ombre pour retrouver ses sombres pouvoirs jadis scellés. Pour parvenir à ses fins, il distribue à des civils des armes appelées F.A. (Fu-mension Artifacts), en leur promettant d’exaucer leur souhait s’ils parviennent à vaincre leurs adversaires.
Mais ce que ces combattants ignorent, c’est que leurs affrontements provoquent des distorsions spatio-temporelles, ouvrant des brèches vers des mondes parallèles et menaçant les sceaux qui maintiennent les pouvoirs de Phantom sous contrôle.
Issue d’une lignée chargée de protéger le monde de telles menaces, Waka Kumon tente de contrecarrer les plans de Phantom aux côtés de son amie Mikoto. Hélas, dans une réalité parallèle, Phantom parvient à s’échapper… et enlève Nagi, la jeune sœur de Waka.
Déterminées à la retrouver, Waka et Mikoto s’associent à Itsuki, une soubrette justicière autoproclamée, et Yuzuha, un ninja resté insensible aux manipulations du Phantom. Ensemble, elles se lancent dans une course-poursuite effrénée à travers les rues de Tokyo et d’autres dimensions parallèles, bien décidées à contrecarrer les sombres ambitions du Phantom une bonne fois pour toutes.

Le thème de la manipulation de l’espace-temps et des réalités parallèles est une constante dans les œuvres de 5pb./MAGES, en particulier dans leurs visual novels les plus connus comme Steins;Gate ou Chaos;Child. On retrouve ces éléments dans Phantom Breaker: Battle Grounds, mais ici, le scénario reste très secondaire. Porté par un casting 100 % féminin, il se résume à quelques dialogues en français et des cinématiques animées, rarement passionnantes avec les voix anglaises ou japonaises.

Comme souvent, malheureusement, dans les beat’em up, l’histoire ne sert que de prétexte pour enchaîner les niveaux et affronter des vagues d’ennemis.

Game System

Phantom Breaker: Battle Grounds Ultimate reprend les bases du versus fighting dans un format beat’em up à défilement horizontal (et même vertical dans un petit niveau), avec deux plans de profondeur. Les mécaniques sont simples et intuitives. Vous pouvez avancer, reculer, sauter ou vous accroupir pour naviguer dans les niveaux. Un double appui rapide vers l’avant déclenche une ruée offensive, idéale pour surprendre un adversaire, tandis qu’un appui rapide vers l’arrière permet d’effectuer un pas de retrait défensif.
Le jeu repose sur un système d’attaque à trois niveaux : légère, moyenne et puissante, déclenchées respectivement avec les touches Y, X et A. Chaque type d’attaque a sa propre vitesse et sa propre efficacité. Vous pouvez aussi projeter votre ennemie si vous êtes assez proche et contrer une attaque.

La défense joue un rôle essentiel dans le gameplay. Si vous ne touchez à rien, votre personnage se met automatiquement en garde, debout ou accroupi selon sa posture. Vous pouvez aussi contrer une attaque en appuyant sur B au bon moment, ce qui provoquera un renvoi. Un bon timing permet également d’effectuer un glissement défensif pour esquiver une attaque au sol. Enfin, certaines attaques peuvent s’annuler si elles se percutent, et parer trop souvent finit par briser votre garde, vous laissant temporairement vulnérable.

La jauge d’éclat est au cœur du système de progression et de stratégie. Elle se remplit au fil des combats et permet de déclencher plusieurs attaques spéciales. Une attaque de surpassement peut être déclenchée avec X + A ou R, et sa puissance dépend du pourcentage de jauge consommé. Une version encore plus puissante, le Surpassement EX, demande une jauge pleine à 100 %. En combinant Y + X ou ZR, vous activez la surcharge, qui améliore temporairement vos performances. L’attaque ultime, le Phantom Break, nécessite une jauge remplie à 200 % et se lance avec A + B ou ZL. Enfin, si vous réalisez un contre-éclat avec la jauge chargée à bloc et maintenez B, vous déclenchez une explosion critique, une attaque surpuissante et imparable.

Chaque personnage dispose de trois attaques spéciales, déclinables en version EX si la jauge est pleine. Certaines frappes couvrent aussi l’arrière en combinant une touche avec L. Les gardes peuvent être annulées par une ruée, un saut ou une attaque spéciale. 

Le contre-éclat (B) permet de bloquer une attaque et de riposter ; maintenu, il devient une garde renforcée. En niveau 2, il devient imparable. En cas de chute, vous pouvez vous relever rapidement, voire reculer d’un pas en ajoutant une direction. Enfin, le mode Urgence (Y+X) sert à briser un combo au prix d’un peu de vie. Il est aussi possible de ranimer un allié au sol en martelant une touche.

En ramassant des gemmes rouges laissées par vos ennemis vaincus, vous pourrez améliorer votre personnage via l’arsenal de compétences. Cela débloque de nouvelles attaques comme des décharges électriques, des explosions, des murs de glace ou des météorites, ainsi que des actions comme le double saut, les ruées aériennes ou des améliorations de vos attaques spéciales. Certains objets renforcent aussi vos stats (attaque, défense, EXP…). Il est possible de combiner des objets similaires pour en amplifier les effets.

En plus du mode Histoire, Phantom Breaker: Battle Grounds Ultimate propose les modes Arcade et Battlegrounds. Jouable en solo, le jeu brille surtout en multijoueur : jusqu’à quatre joueurs peuvent s’affronter en local en Versus (coVS) ou coopérer en mode Coop. En ligne, le cross-play permet de réunir jusqu’à six joueurs en coopération et huit en mode Versus.

La variété des ennemis dans Phantom Breaker: Battle Grounds Ultimate évolue au fil de votre progression. Chaque stage propose une poignée d’adversaires aux archétypes très « japonais », accompagnés de véhicules, de robots et de robots parfois difficiles à atteindre. Tous les ennemis peuvent être débloqués en tant que personnages jouables, portant le total à un impressionnant casting de 38 combattants.

Graphisme

Phantom Breaker: Battle Grounds modernise son esthétique pixel art avec cette édition Ultimate, repensée sous Unreal Engine 5. Plus qu’un simple remaster, cette version 2025 redonne vie aux décors, désormais plus riches, fluides et colorés. Les sprites chibi sont joliment animés, les effets visuels explosent à l’écran, et malgré la profusion d’éléments, le tout reste techniquement solide.

Cela dit, certaines séquences sont tellement chargées qu’on en perd parfois son personnage au milieu du chaos ("Mais il est passé où, bon sang ?"). La lisibilité en prend un coup, surtout en multijoueur, mais ce joyeux bazar participe aussi à l’intensité arcade du jeu.

Bande son

Cette édition Ultimate permet de choisir entre une toute nouvelle bande-son interprétée par le groupe fictif de J-rock féminin The Phantom Breakers, ou les musiques originales issues des versions précédentes du jeu. Dans les deux cas, les morceaux sont dynamiques, énergiques et typiques de l’univers arcade. Le tout est ponctué par les petits cris et exclamations de nos héroïnes, renforçant l’ambiance survoltée de l’action.

Bande annonce du jeu Phantom Breaker: Battle Grounds Ultimate